Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Le marché pétrolier : éner gie Quelles sont les forces qui l’animent ?

La plupart des experts avait anticipé que l’augmentation de la production de pétrole, grâce à l’exploitation de nouveaux gisements en Angola, en Arabie Saoudite et au Brésil, conjuguée à la baisse de la consommation provoquée par la crise financière mondiale devait détendre les marchés.

Ils estimaient que le niveau de stabilisation du prix se situerait autour de 100 $ le baril. Mais, les prévisions de chute de la croissance mondiale ont fortement accentué la baisse du prix du baril qui aujourd’hui se négocie à 50 $ le baril.

On constate, par ailleurs, que le nombre d’intervenants parmi les gros pétroliers n’a fait que diminuer. Fusion : ESSO/MOBIL, BP/AMOCO,  CHEVRON/TEXACO, TOTAL/FINA/ELF etc. Les autres plus gros opérateurs sont para-étatiques ou politiquement guidés par les Etats : Chine, Inde devenus gros importateurs, Russie (12 % de la production mondiale), Angola (1,7 %), Norvège (3 %), Mexique (4,9 %), Brésil  (2,3 %). Si on ajoute  à ce qui précède le rôle capital  de l’OPEP (44 % de la production mondiale) on se trouve dans un marché à tendance monopolistique qui devrait encourager les ententes à long terme éliminant transparence et volatilité.

Ajoutons que les gros négociants ont pratiquement disparu alors que les marchés à terme, dont ils avaient encouragé la création, étaient censés réduire les risques encourus. En fait la réalité n’est pas très différente de cette orientation si l’on ne tient pas compte du bouillonnement boursier qui se manifeste en surface.

Les échanges principaux  s’établissent entre les sociétés pétrolières qui ne contrôleraient plus que 19 % de la production de pétrole brut mondial et qui achètent à l’OPEP, à la Russie, au Mexique, à la Norvège, à l’Asie centrale et autres l’appoint nécessaire à leurs énormes réseaux de raffinage et de distribution à des prix qui reflètent l’importance de leur achat. Ces prix sont établis sur le moyen et le long terme et comportent des clauses de variation  liées vraisemblablement aux cotations émergeant des marchés à terme. Pour le second volet celui de la Chine, l’Inde, gros consommateurs, on peut penser que la même voie est suivie.

Ainsi tout le monde y trouve son compte

Les pays producteurs valorisent au mieux leur pétrole brut sans liaison avec le coût réel de production se couvrant largement, de plus, de l’augmentation probable et conséquente des prix de leurs importations notamment en provenance des pays industrialisés. Les sociétés pétrolières valorisent au mieux leurs productions et leurs achats qui bénéficient à la distribution de la position dominante de ces dernières capables d’imposer des prix cotés en bourse comme référence.

Ces marchés  à terme boudés, au début, par les grands pétroliers et les producteurs qui ne les touchaient que prudemment pour fixer éventuellement leurs prix de vente se sont avérés être une véritable aubaine.

Reste le marché dit « SPOT  » qui couvre les besoins accidentels et imprévus en pétrole brut et produits raffinés notamment gazole, et essences dont les prix influencent opportunément les bourses et justifient, à l’occasion, les prix fixés à la pompe.

La commission européenne a établi un rapport de 77 pages qui s’élève contre la thèse des effets de la spéculation soutenue, par ailleurs, en juillet par le ministre des finances italien Tremonti pour des raisons démagogiques.

À peu de frais il a établi une taxe entre autres pour les pétroliers qualifiés de taxes Robin (comme Robin des bois) que l’opposition a critiquée arguant que les pétroliers la récupéreraient dans les prix et qu’il fallait chercher la solution dans une vaste et nouvelle approche énergétique dont les données restent imprécises.

S’il faut entendre par là que l’approvisionnement pétrolier doit être apprécié en relation avec : les problèmes écologiques, les coûts réels de production, la disponibilité d’autres ressources à la fois alternatives et respectueuses de l’environnement, on ne peut qu’être d’accord. Il est toutefois indispensable d’ajouter que les gouvernements doivent intervenir dans les relations avec les pays producteurs.

Tout le fonctionnement du système actuel plaide en faveur de cette option

Il faut une stabilité des prix établie par une concertation entre les pays consommateurs et pays producteurs rendue actuellement impensable en raison de l’intervention des majors pétroliers et de la complicité objective entre ces derniers et les producteurs dominants sur le marché.

Les sociétés pétrolières  ne pourraient-elles plutôt jouer efficacement un rôle de prestation de services dans le raffinage et la distribution ?

 

 

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