Ils sont devenus soudain silencieux tous les « experts » que Fillon et quelques autres envoient régulièrement au front pour expliquer que notre système de Retraite par répartition est dépassé et que le recours aux marchés financiers est incontournable. Même le « fonds de réserve » pour les retraites– contre lequel les communistes s’étaient battus – créé en son temps par Jospin s’est trouvé piégé par la chute de la Bourse en se dépréciant de 40 %.
Des millions de retraités américains, anglais et autres qui croyaient s’être garantis une retraite heureuse en plaçant leur argent se retrouvent ruinés et sans ressource.
Voilà donc la preuve par la crise et au prix de très grandes souffrances de par le monde que le système dit de «répartition » qui solidarise les salariés en activités et les retraités est sans conteste le plus juste, le plus sûr et le seul économiquement fiable. La solidarité qui fonde les intérêts communs des salariés et des retraités doit aussi s’exprimer dans la lutte pour au moins deux raisons tout à fait décisives.
La multiplication des plans sociaux, licenciements, périodes de chômage dit «technique», suppressions de postes dans le public, etc. frappent durement les salariés et font exploser le nombre de chômeurs au point que l’INSEE en prévoit 282 000 de plus en 2009.
C’est donc avec raison que les organisations syndicales mettent au premier rang de leur mobilisation la défense de l’emploi. Les communistes portent avec elles le refus de laisser sacrifier les salariés sur l’autel des dividendes d’actionnaires beaucoup plus voraces que les seuls « traders ». Dans le même mouvement les retraités ont tout à craindre de cette casse de l’emploi car ce sont les cotisations – patronales et salariales – prélevées sur les salaires qui paient leurs retraites et qui vont se trouver en chute libre : 1 % de masse salariale équivaut à 2,5 milliards de recettes pour les caisses de retraites.
Depuis des années le pouvoir d’achat des retraités recule. La revalorisation des pensions sur les prix au lieu des salaires a provoqué un premier décalage chiffré à 15 % en 15 ans. Désormais les retraites restent aussi en deçà de l’inflation depuis plusieurs années. Le nombre de retraités pauvres augmente dans notre pays d’autant qu’ils subissent plus que d’autres la diminution du remboursement des médicaments et des soins.
Quant au fameux slogan « travailler plus pour gagner plus » il n’est plus là aujourd’hui que pour témoigner du refus farouche du pouvoir sarkozyste d’augmenter les salaires. Le résultat est net : pouvoir d’achat en baisse et chômage en hausse.
Oui, il faut relancer la croissance… Mais pas celle des marchés financiers et des profits patronaux dont la cible exclusive est précisément la baisse du « coût du travail », sinon la crise s’approfondira encore.
Il faut relancer la consommation par l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux de manière à créer des emplois. C’est un faux débat d’opposer la relance « par l’investissement » à la relance « par la consommation », il faut les deux. Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’il n’y a pas d’argent après ce qui vient d’être offert aux banques et au patronat
Accroître la formation, conditionner les aides éventuelles et une politique de crédit – notamment aux PME et aux TPE – à des créations d’emploi, adapter les prélèvements sociaux aux efforts des entreprises mesurables en emplois et en niveau des salaires… Toutes ces mesures soutenues par des millions de salariés sur proposition des organisations syndicales sont portées, défendues, explicitées, par les militants et les élus communistes avec la seule volonté de les faire aboutir.
Ce sont, en vérité, des choix politiques inverses à ceux de Sarkozy et Parisot qu’il faudra leur imposer pour commencer à sortir de cette crise économique qui n’est ni seulement «financière», ni «un mauvais moment à passer ». Fondé sur la concurrence et sur la course à la rentabilité immédiate pour quelques uns au détriment du bien être des peuples c’est le système économique lui-même qui s’enfonce dans les impasses de sa propre cohérence.
Ceux que les médias appellent parfois « les maîtres du monde », détenteurs des moyens de production et de la finance ainsi que leur personnel politique et institutions à leurs services ne sont pas à l’agonie et ne seront pas touchés par la grâce.
Le cynisme et la violence de la résistance de la droite face aux peuples des Antilles rassemblés dans une lutte sans autre objet que de leur permettre de vivre un peu moins mal nous montrent que pour les faire reculer et les battre, il faudra être nombreux et décidés.
Aucun parti de gauche n’est plus impliqué dans les luttes portées par les salariés et les retraités que le Parti Communiste. Les médias l’ignorent. Avec le CSA et la bénédiction de la droite ils font semblant de croire inexistant le troisième groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Il s’en trouve même à gauche, les uns figés dans leur rôle protestataire, les autres rêvant d’occuper tout le terrain d’une alternative politique sans perspective de dépassement réel du capitalisme.
La réalité est tout autre : Le Parti Communiste Français, ses militants ses élus sont, comme toujours et plus déterminés que jamais, porteurs avec vous, des aspirations et des attentes du monde du travail et des retraités, et disponibles pour contribuer à les mettre en œuvre dans tous les lieux de pouvoir. Ce n’est pas au moment où les contradictions du système rappellent à quelques uns que Marx a existé que les révolutionnaires vont baisser les bras.
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