Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

Economie et Politique - Revue marxiste d'économie
Accueil
 
 
 
 

Les jeunes et la retraite

L’entrée massive des jeunes dans le mouvement contre la réforme Sarkozy sur les retraites et pour des alternatives de progrès est décisive pour viser une issue victorieuse à la bataille des retraites.

Leur première angoisse est celle du chômage, de la précarité et du déclassement

23 % des jeunes actifs sont au chômage et le nombre de ceux qui cherchent un emploi depuis plus d’un an a progressé de 72 % en quelques mois, l’exigence de l’heure est donc celle de l’emploi et du recul de la précarité.

Ils veulent être sécurisés à la fois sur leur emploi mais aussi sur la garantie de pouvoir prendre réellement leur retraite

– le recul de l’âge de la retraite à 62 ans va empêcher de libérer un million d’emplois pour les jeunes générations

Or le remplacement des salariés âgés est un objectif moderne et efficace qui contribue à un autre type de progression de la productivité du travail. Cela serait facilité par l’organisation de la transmission du savoir-faire des seniors aux nouveaux embauchés dans les entreprises, avec des formules de tutorat, un essor massif de la formation.

Nous proposons, avec les syndicats, associations et organisations politiques de gauche de la jeunesse : la création d’une allocation autonomie formation pour les jeunes permettant le versement de cotisations, l’intégration dans la durée de cotisation de leurs années d’études, de leurs stages et des périodes d’inactivité forcées, des périodes de formation continue.

– la retraite par répartition, c’est l’emploi

Il est tout à fait possible et indispensable de consolider et de garantir le financement du système de retraite par répartition. Élargir sa base emploi-salaire est impératif. Cela permet de prélever plus de cotisations pour prendre en charge plus de retraités avec des pensions revalorisées.

Deux mesures essentielles de la proposition de loi sur le financement des retraites des députés communistes et du Parti de gauche visent cet objectif de création d’emplois et d’augmentation des salaires.

– Accroître et réformer les cotisations patronales.

Ainsi les entreprises qui suppriment l’emploi, freinent la progression des salaires et préfèrent les placements financiers aux projets créateurs d’emplois verraient leur taux de cotisation patronale augmenter. Cela viserait à imposer un nouveau type de gestion, tandis que celles qui développent l’emploi et les salaires, donc leur masse salariale, verraient leurs taux maintenus, mais l’accroissement de la masse salariale et des emplois ferait rentrer des recettes accrues pour la sécu et sa branche retraite.

Rendre plus efficaces les fonds publics gâchés dans les exonérations de cotisations patronales

Les exonérations de cotisations patronales qui coûtent aujourd’hui 30 milliards à l’État sont  inefficaces. Leur suppression libérerait les ressources financières nécessaires pour mettre en place un Fonds national et des Fonds régionaux pour l’emploi et la formation avec un nouveau crédit et de nouveaux critères d’affectation des crédits et des fonds des entreprises, une responsabilisation des banques et des entreprises, un pôle public du crédit impliquant des nationalisations des banques.

Une réforme de progrès social de la retraite, articulée à d’autres mesures visant à utiliser l’argent autrement, pour promouvoir les capacités humaines et non pour la rentabilité financière des capitaux des grands groupes, contribuerait à l’essor de l’emploi et au recul du chômage et de la précarité.

Vivre plus longtemps pour soi et pas pour son patron

Les jeunes refusent majoritairement d’être condamnés aux emplois précaires et au chômage à un bout, au report de l’âge de la retraite et aux basses retraites à l’autre bout. En effet, en même temps qu’ils aspirent à s’insérer dans l’emploi convenablement rémunéré, avec la reconnaissance de leur qualification et la prise en compte de leurs années d’études et de formation, les jeunes entendent aussi développer les activités hors travail notamment en refusant que l’allongement de la vie soit récupéré par les patrons pour travailler plus.

Jeunes, salariés, seniors, retraités, ensemble pour une nouvelle solidarité intergénérationnelle.

 

 

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.