Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Une réforme injuste qui creuse les inégalités hommes/femmes

Une situation désastreuse

En droit direct (sans réversion) la pension des femmes représente 42 % de celle des hommes ; avec la pension de réversion (21,3 % de la retraite totale des femmes) elle représente 62 %. La pension moyenne est de 826 € pour les femmes, tandis qu’elle est de 1455€ pour les hommes.

En 2009, 24,1 % des femmes sont parties à 65 ans contre 16,5 % des hommes.

À 60 ans, 18 % des femmes sont au chômage contre 13 % des hommes.

Les femmes parties en 2004 avaient 20 trimestres (5 ans) de moins que les hommes (5 ans représentent 25 % de décote).

Les salaires des femmes à temps complet sont inférieurs de 25 % à ceux des hommes (ce pourcentage était de 36 % en 1960)

30 % des femmes occupent des emplois à temps partiel, souvent contraint, contre 5 % des hommes. Ces chiffres ne cessent de progresser.

Elles sont également nombreuses à interrompre leur carrière professionnelle pour quelques années et se consacrer à l’éducation des enfants (du fait notamment d’un manque de structures adaptées).

L’activité féminine a fortement augmenté au fil des générations (8 femmes sur 10 nées en 1970 participent au marché du travail contre 4 sur 10 parmi celles nées en 1930).

 

Le taux d’emploi a augmenté de 17 points entre les générations 1940 et 1960 (femmes entre 40 et 44 ans) mais s’agissant de l’emploi à temps complet, le taux évolue de + 2 points seulement.

Effets des réformes de 1993, 2003

Les effets des réformes Balladur/Fillon de 1993/2003, notamment le calcul sur les 25 meilleures  années et l’allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans puis 41 ans ont déjà des effets mesurables.

L’impact cumulé des 2 réformes a creusé l’écart de la pension moyenne de droit direct entre les femmes et les hommes. Cet écart aurait augmenté de 12 points passant de 47 % en 1993 à 59 % après la réforme de 2003.

Effets prévisibles de la mise en œuvre du projet de réforme Sarkozy

 

En 2007, 44 % des femmes ont pu valider une carrière complète contre 86 % des hommes soit, en moyenne, 20 trimestres cotisés en moins.

34 % des femmes ont validé moins de 25 trimestres contre 4 % pour les hommes.

Ainsi, déjà actuellement, moins de la moitié des femmes a validé une carrière complète à 65 ans ce qui a conduit le quart d’entre elles à ne partir qu’à 65 ans.

La proportion de carrières incomplètes avec 40 ans de cotisation étant de 56 %, qu’en serait-il  avec 42 ans ?

Ce pourcentage ne pourrait que fortement augmenter, obligeant un nombre grandissant de femmes à des choix terribles :

Pour celles qui ont un emploi, travailler jusqu’à 67 ans, voire plus pour compenser la faiblesse de leur pension par des surcotes ;

Pour celles qui sont au chômage, survivre plus longtemps avec les minima sociaux dans l’attente des 67 ans, ou prendre leur retraite avec des décotes importantes.

Des mesures d’urgence à prendre, outre le retrait de cette réforme pour l’ensemble des salariés

 

Suppression de travail à temps partiel contraint.

Lutte résolue contre le chômage et le retrait d’activité souvent forcé des femmes.

Mise en application effective des lois concernant l’égalité homme/femme, avec des pénalités pour les employeurs contrevenants.

Accès réel à la formation continue et promotion des salaires et des carrières des femmes.

Politique familiale moderne permettant une réelle conciliation travail-éducation des enfants et un accroissement du taux d’activité et d’emploi des femmes encore très inférieur à celui des hommes, ce qui permettrait d’augmenter les rentrées de cotisations sociales.

Formules de garde pour les enfants accrues, adaptées, et moins coûteuses.

Revenir à l’application du calcul des pensions retraites sur les dix dernières années pour le privé ; indexation des retraites sur les salaires et non sur les prix, rattrapage du pouvoir d’achat perdu à partir des réformes menées et en cours.

Revalorisation des basses retraites concernant majoritairement les femmes.

Aucune pénalité pour les femmes ayant arrêté leur activité professionnelle au profit de l’éducation des enfants.

 

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