La dette n’est pas mauvaise en soi. Il y a de bonnes et de mauvaises dettes. Tout dépend de l’utilisation que l’on fait de l’argent emprunté.
S’il est utilisé pour accroître les richesses réelles, cela fait de la croissance durable et saine. Celle-ci va alors entraîner un ac- croissement des recettes publiques (impôts et cotisations sociales), ce qui permettra de rembourser l’argent emprunté.
Par contre, si l’argent emprunté sert à spéculer sur les marchés boursiers et immobiliers, à délocaliser, à détruire des emplois, à déqualifier et à tirer les salaires vers le bas, cela freine la croissance, raréfie les recettes, ce qui creuse les déficits et les dettes.
1. Un audit citoyen sur la dette publique. On l’a vu précédemment depuis l’obligation faite aux États de se refinancer auprès des marchés financiers, ceux-ci se gavent littéralement de la dette. 1 200 milliards d’euros d’intérêts de la dette, en total actualisé, versés par la France depuis 1974, cette année cela va représenter 50 milliards d’euros !
Un audit est indispensable pour déterminer la part illégitime de la dette, due par exemple au sauvetage des banques et des fonds spéculatifs et de décider le non remboursement de cette part illégitime. L’occasion aussi d’examiner les nécessaires restructurations de dettes à engager, pour dégonfler la sphère financière au profit de l’économie réelle.
2. Un financement des dépenses publiques libéré des marchés financiers. Il faut remettre en cause le recours aux marchés comme mode privilégié de financement des États.
Il faut instaurer un nouveau financement des dépenses publiques utiles par la BCE. La FED et la Banque d’Angleterre finan- cent directement les dépenses de leurs états mais elles le font pour soutenir les dépenses d’armement, les cadeaux fiscaux aux riches, les profits financiers des banques et des groupes, les placements financiers, la spéculation...
Sous le poids de la crise, la BCE a été contrainte de transgresser ses propres dogmes monétaristes. Désormais, elle rachète des titres de dette publique des états en difficulté, mais pas directement auprès d’eux sur le «marché primaire», ni pour aider au développement des dépenses de services publics et pour la croissance réelle. Elle les achète sur le «marché secondaire», auprès des banques qui détiennent ces titres afin de continuer la course folle à l’endettement sur les marchés financiers... où les banques achètent les nouveaux titres de dette publique émis à taux d’intérêt élevés avec, notamment, l’argent que leur prête la BCE à 1%!
Il faut absolument que la création monétaire de la BCE serve à une vigoureuse relance des dépenses sociales, pour la santé, l’éducation, la recherche, le logement social, la sécurisation de l’emploi, de formation et des salaires, l’environnement, pour les services publics et pour une croissance réelle.
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