Certains prétendent que la seule solution pour mettre fin à la crise économique et sociale en France serait de « sortir de l’euro » pour pouvoir dévaluer fortement le franc retrouvé, afin de rééquilibrer, au détriment de nos concurrents, le commerce extérieur de la France et instaurer un protectionnisme. Outre que cette décision, illusoire, ne permettrait en rien de répondre aux attentes sociales et culturelles des salariés et de leurs familles en France, bien au contraire, elle nous couperait de potentiels considérables de luttes et de coopérations pour changer la France, l’Europe et le monde.
1. Le retour au franc et sa dévaluation entraîneraient une augmentation du prix de nos importations et des prélèvements opérés, à ce titre, sur les richesses produites en France par nos principaux fournisseurs.
Par contre, tout laisse penser que, même si la zone euro résistait malgré la sortie de la France, les prix des exportations françaises seraient cependant maintenus à un niveau relativement bas, du fait de l’extrême concurrence internationale sur les marchés.
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
98,8 |
100,3 |
102,8 |
99,1 |
Source : INSEE Base 100= 2000
Cependant, de gros exportateurs réaliseraient des profits supplémentaires qui serviraient immédiatement pour placer, spéculer, payer des dividendes aux actionnaires et des intérêts aux créanciers.
2. Dans un premier temps, le déficit commercial de la France s’aggraverait, les importations restant au même niveau, alors que leur prix s’élèverait.
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
03/20 |
-24,213 |
-29,928 |
-42,494 |
-56,097 |
-44,142 |
-50,993 |
-58,141 |
Les partisans d’un retour au franc prétendent que, six mois après environ, le solde de la balance commerciale s’améliorerait car les exportations augmenteraient en volume, tandis que les importations évolueraient en sens inverse.
Cette hypothèse traditionnelle, dite de « la courbe en J », méconnaît fondamentalement, au-delà des effets conjoncturels plus ou moins contradictoires, les revers structurels des dévaluations dites compétitives dans un monde capitaliste de plus en plus travaillé par les défis des révolutions informationnelles et monétaires.
En effet, dans les années 1980, le franc a été dévalué quatre fois consécutivement (1). Cela a entraîné, de façon fugitive, une succession de « courbes en J », sans redressement structurel de nos échanges, au contraire, et au prix d’une dégradation croissante de la situation sociale des travailleurs en France avec :
• une forte augmentation du taux de pénétration de notre marché intérieur par les produits importés. En 1981, le déficit du commerce extérieur de marchandises est de 50,6 milliards de francs. En 1987, il atteint 55,5 milliards de francs et passe, en 1990, à 70,3 milliards de francs ;
• une sensible augmentation des sorties de capitaux : Le solde des investissements directs est passé de -1,60 milliard de francs en 1983 à -17,19 milliards de francs en 1985, puis -24,54 milliards de francs en 1987 et -97,38 milliards de francs en 1990 ;
• une augmentation violente du chômage : la France compte 1 542 250 chômeurs en moyenne en 1981. En 1987, elle en compte 2 267 000 en moyenne ;
• la chute de près de 10 points de la part des salaires et traitements dans la valeur ajoutée nationale dans les années 1980.
3. Les termes de l’échange de la France (rapport entre prix des exportations et prix des importations) se dégraderaient encore plus :
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
102,26 |
101,38 |
100,02 |
98,79 |
97,55 |
Source : Perspective Monde Base 100= 2000
Fin 2009, la dette négociable de l’État français (1 148 milliards d’euros) était détenue à 67,9 % par des non-résidents.
De même, la dette de la protection sociale gérée par la CADES était détenue à 66,8 % par des agents ne résidant pas en France, dont 40,7 % domiciliés en Europe.
Le retour au Franc et sa dévaluation entraîneraient une augmentation de la valeur relative de ces dettes et des exigences de rémunération des détenteurs étrangers de ces titres.
La notation des titres de dette publique de la France serait nettement dégradée par rapport à celle des titres de dette publique de l’Allemagne, notre principal créancier.
Du même coup, la charge d’intérêts pesant sur cette dette augmenterait alors que, pour l’heure, le seul service de la dette de l’État prélève chaque année plus de 45 milliards d’euros sur les richesses nationales, soit le second poste du budget annuel de l’État.
Mais il n’y a pas que les institutions publiques qui empruntent auprès d’étrangers, c’est le cas aussi
d’entreprises, de banques, de ménages.
Fin 2009, la position extérieure nette de la France, qui donne une indication de l’endettement à l’étranger de l’ensemble des agents résidant en France, était débitrice de 208 milliards d’euros, soit 11 % du PIB. Le retour au franc en augmenterait mécaniquement la charge.
L’augmentation du taux d’intérêt moyen sur les dettes françaises vis-à-vis de l’extérieur entraînerait des coûts supportés par le pays et ses acteurs.
Il s’ensuivrait donc de nouvelles pertes de compétitivité de la France, particulièrement vis-à-vis de l’Allemagne, au contraire du prétendu rééquilibrage de nos échanges visé par la sortie de l’euro et la dévaluation du franc.
Au reste, cette perte de compétitivité perturberait les relations entretenues par les maisons mères de groupe français domiciliés en France et leurs filiales ou fournisseurs de l’étranger, avec le risque, via les prix de cession, d’un transfert de richesse supplémentaire hors de notre site national.
Simultanément, le retour au franc et sa dévaluation rendraient beaucoup plus tentante et facile la prise de contrôle d’entreprises françaises par des entreprises étrangères, d’Allemagne notamment.
En même temps, l’essentiel des flux d’entrées de capitaux en France au titre des « investissements de portefeuille » est dû à des achats de titres de dette publique par des non-résidents. Très volatiles, ces capitaux risquent d’exiger une prime supplémentaire pour ne pas se délocaliser au risque de susciter des spéculations contre le franc.
Bien sûr, un contrôle drastique des changes permettrait de limiter ces mouvements (ce qui exige de reconstituer une administration démantelée) avec, par contre, le risque de rétorsions des pays partenaires, dans le cadre de l’OMC ou unilatéralement, et le développement des pratiques frauduleuses et douteuses pour le contourner, notamment entre maisons-mères et filiales. Et cela sans compter l’acharnement des spéculateurs internationaux contre le franc.
|
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
Investissements directs |
-24,1 |
-30,9 |
-49,7 |
-67,5 |
-63,0 |
-63,9 |
Investissements de portefeuille |
-14,6 |
-107,9 |
-121,2 |
40,5 |
270,0 |
160,9 |
Source: Banque de France Milliards d'euro
La sortie de la France de l’euro entraînerait en fait la disparition de ce système. Certes, la dévaluation du franc pourrait entraîner, avec retard, une certaine reprise des exportations de la France, mais cela engendrerait immédiatement la riposte des concurrents, particulièrement ceux d’Europe du Sud, eux-mêmes si dominés par l’Allemagne et si étranglés par la dette, en Europe comme sur les marchés tiers. S’ouvrirait alors un processus de désintégration de la zone euro, de recours aux dévaluations compétitives et au protectionnisme entre Européens, sous l’œil intéressé des États-Unis.
Le PCF, opposé au traité de Maastricht, avait critiqué la monnaie unique, et sa commission économique avait proposé une monnaie commune, alors envisageable. Ce qui se passe aujourd’hui confirme la justesse de ces positions. Mais ceux qui proposent aujourd’hui la sortie de l’euro, en agitant, avec le retour au franc, la perspective illusoire de la création, en plein affrontement entre Européens, d’une prétendue « monnaie commune », ne voient pas que les possibilités très étendues de création monétaire avec l’euro peuvent être utilisées pour faire prédominer le développement social. En effet, à partir des montants de monnaie créés par la Banque centrale et dont il dispose, un système bancaire crée, lui-même, de la monnaie. C’est là la plus grande force des économies contemporaines.
Mais cette création n’est pas sans limite. Un système bancaire national s’y heurte d’autant plus que le pays auquel il appartient est petit et faiblement productif. Un pays seul dispose, en réalité, d’un potentiel de création monétaire bien limité aujourd’hui du fait de l’ampleur des interdépendances à l’international. C’est surtout le cas face à un pays-continent et hyper- développé comme les États-Unis qui, eux, disposent du privilège unique de s’endetter auprès du reste du monde en dollar, leur monnaie nationale, parce que cela est, pour l’heure, accepté par le monde entier.
Par contre, la création monétaire en commun, avec un euro utilisé autrement, offre une surface et des potentiels bien plus importants, à la taille des défis de la mondialisation et des révolutions informationnelle, écologique et monétaire.
La France, comme chaque pays européen, a absolument besoin de création monétaire nouvelle pour pouvoir refinancer un nouveau crédit pour les investissements matériels et de recherche des entreprises dont le taux d’intérêt serait d’autant plus abaissé que ces investissements programmeraient plus d’emplois, de formations et de progrès environnementaux.
De même, on mesure l’enjeu d’une création monétaire commune avec l’euro pour financer des émissions de titres publics qui serviraient à procurer les moyens nécessaires à un puissant et durable effort d’expansion des services publics en France et en Europe.
La BCE a été contrainte, face à la crise des dettes publiques en Europe, de transgresser ses propres dogmes fondateurs en rachetant des titres de dette des États en difficulté (Grèce, Portugal…). Mais, obsédée par la lutte contre l’inflation, afin de garantir une rentabilité financière des capitaux suffisamment élevée en Europe et de maintenir un « euro fort », elle a limité ces achats et, toujours, tenté d’empêcher qu’ils ne se traduisent par une création monétaire additionnelle, contrairement à la FED (banque centrale des États-Unis).
Il serait possible d’aller beaucoup plus loin :
Le PCF propose de créer un Fonds social et solidaire de développement européen, à la place du Fonds de stabilité financière institué en mai 2010 par les dirigeants de l’euro. Des titres publics pour le développe- ment social seraient rachetés directement par la BCE. Cette création monétaire allouée via ce nouveau Fonds permettrait de répartir des masses volumineuses de financement, à taux d’intérêt nuls ou très bas, entre les pays membres de l’euro, en fonction de leurs besoins propres. Ces fonds seraient expressément affectés au développe- ment des services publics nationaux et de leur coopération européenne pour élever le modèle social européen.
Cette proposition est désormais reprise par le Parti de la gauche européenne (PGE).
Ces deux grandes propositions marchent de pair avec celles que nous faisons de créer en France :
‒ Un Fonds public national pour l’emploi et la formation (FNEF) ouvert à l’intervention populaire et des élus. Il recevrait en dotation les 30 milliards d’euros d’argent public, aujourd’hui dépensés pour compenser les exonérations de cotisations sociales patronales. Il s’agirait de diminuer jusqu’à zéro, voire en dessous, le taux d’intérêt du crédit pour les investissements matériels et de recherche des entreprises en fonction du nombre d’emplois et de formations correctement rémunérés que ces investissements programmeraient.
‒ Des Fonds publics régionaux (FREF), dotés par les Conseils régionaux via un redéploiement des aides publiques aux entreprises. Pouvant être saisis par les salariés, les populations et leurs élus et fonctionnant sur le même mode sélectif que le FNEF.
‒ Un pôle bancaire et financier public, autour de la Caisse des dépôts et incluant des banques re-nationalisées. Sa mission de service public serait de développer le nouveau mécanisme de crédit impulsé par le FNEF et les FREF et, ainsi, de changer toutes les relations banques/entreprises/Société.
‒ Une fiscalité dissuasive de croissance financière, spéculation et délocalisations et incitative au développement d’investissements socialement efficaces.
‒ Des pouvoirs et des droits nouveaux d’intervention, de veto et de contre-proposition des salariés et de leurs organisations dans les entreprises.
Il existe déjà de très nombreuses structures de coopération industrielles ou de services et de recherche en Europe. Leurs opérations quotidiennes se font en euros et leur financement dépend du système de l’euro. On ne saurait s’en couper et s’isoler, ce serait extrêmement régressif.
Au contraire, il faudrait développer des exigences de coopération visant un développement effectif des salariés et des populations avec une autre utilisation de l’euro.
Pour avancer dans ce sens, on peut s’appuyer sur la convergence possible de toutes les luttes sociales nationales et sur des luttes communes européennes à développer. Aujourd’hui, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Irlande, mais aussi en Allemagne, en Italie et en France des luttes se développent contre les politiques d’austérité, contre les délocalisations, pour des créations de postes, l’essor des qualifications avec la formation, le pouvoir d’achat des salaires, pensions, retraites, minima sociaux, la promotion des services publics.
Ce n’est pas en se repliant sur l’espace national que l’on pourra développer et faire converger ces luttes pour un
co-développement pacifique et non aligné des Européens, contre la domination des capitaux financiers.
À l’occasion de la Journée de l’Europe, un sondage TNS-Sofres a révélé, le 9 mai dernier, que 67 % des Français veulent conserver la monnaie unique, alors que 30 % préféreraient revenir au franc. Ce qui ne signifie pas, pour autant, que les Français se réjouissent de l’utilisation faite jusqu’ici de cette monnaie en dénonçant, notamment, l’inflation des prix à la consommation qui l’a accompagnée au détriment du pouvoir d’achat des couches populaires et des couches moyennes salariées.
Par ailleurs, les forces principales qui entendent aujourd’hui sortir de l’euro, sont le Front national et ce que l’on appelle les « souverainistes ».
Ni la droite, ni le PS n’envisagent une telle sortie, pas plus d’ailleurs que le PCF et ses partenaires du Front de gauche ou, encore, le NPA. Et cela, sans parler des syndicats de salariés et d’associations alter-mondialistes comme ATTAC.
Agiter cette perspective est alors, au mieux, illusoire. Au pire, elle risque de donner de la chair à la démagogie populiste de l’extrême droite, comme en atteste l’instrumentalisation par M. Le Pen de travaux effectués par des économistes récusant et combattant le FN.
Au total, cela revient à refuser de mener la bataille à gauche pour bousculer le PS hors de son ancrage actuel, avec la droite, aux traités de Maastricht et Lisbonne.
On ne saurait déserter ce combat fondamental pour la France, l’Europe et le monde au nom d’une fausse bataille qui ne mènerait nulle part.
La France n’est pas toute seule pour mettre en cause la domination écrasante des États-Unis et du dollar, déployer des rapports de co-développement avec les pays émergents et en développement.
Il y a absolument besoin pour cela d’une construction européenne orientée vers ces buts.
Le monde est aujourd’hui dominé par le dollar, la monnaie nationale des États-Unis. Parce que celle-ci est aussi devenue, depuis 1971-1973, une monnaie mondiale de fait, les capitaux américains bénéficient d’un privilège « exorbitant » (De Gaulle) : l’État américain, à leur service, peut s’endetter auprès du monde entier et émettre de nouveaux dollars pour rembourser. Cela permet aux États-Unis d’attirer les ressources financières de la planète, notamment pour leurs immenses dépenses d’armement et de domination économique, commerciale et culturelle.
L’humanité souffre de ce système devenu fou avec l’énorme inflation du dollar et la spéculation qu’elle suscite.
Face à cette hégémonie exclusive du « Billet vert » sur le monde, prôner la sortie de l’euro revient, qu’on le veuille ou non, à accepter de conforter cette devise comme monnaie mondiale de domination.
Rester dans l’euro en se laissant enfermer dans une poli- tique de rivalité et de collaboration avec les États-Unis, comme c’est le cas aujourd’hui avec l’« euro fort » au service de la domination des marchés financiers, c’est :
‒ accepter le pacte pour « l’euro plus » et le « Mécanisme européen de stabilité financière » (MES) (2) ;
‒ se résigner à une soumission au diktat des capitaux allemands et à l’accentuation des divisions entre Européens dans la surenchère à la baisse du « coût du travail » et au dumping social et fiscal face à la pénétration des produits des pays à bas coûts salariaux ;
‒ Se résigner à l’incapacité de l’Europe de se tourner vers les demandes de coopération des populations des pays émergents et en développement ;
‒ préparer de futurs krachs des bons du Trésor amé- ricain et du dollar (de l’euro aussi) avec, à la clef, une guerre monétaire susceptible de plonger le monde entier dans une dépression profonde et durable.
L’alternative c’est de viser une autre utilisation de l’euro. Et c’est jouable !
En avril 2009, à l’occasion du G-20 de Londres, en pleine récession mondiale, la Chine a déclaré vouloir en finir avec les monopoles du dollar. Ils ont repris à leur compte l’idée de construire un nouvel instrument de réserve international à partir des Droits de tirages spéciaux (DTS), la monnaie du FMI dont les États-Unis ont toujours voulu contenir l’essor parce qu’y voyant un rival pour le dollar.
Les dirigeants américains ont été obligés, dans la foulée, d’accepter une nouvelle émission de DTS, de 250 milliards de dollars qui, pour une part, certes très insuffisante, a bénéficié à des pays en développement.
En Amérique latine, des efforts considérables sont tentés pour s’émanciper de la dictature du dollar.
Ça a été le cas avec la création de la « Banque du Sud », contre le FMI. Ça a été aussi le cas avec la création de l’ALBA et le lancement d’un nouvel instrument monétaire, le SUCRE, conçu pour tenter de dégager les échanges intra-Latino-Américains du monopole du dollar. Mais ces tentatives demeurent embryonnaires et contradictoires. Elles appellent une coopération, des Européens notamment.
À nos portes, les « Printemps arabes » font saillir les immenses responsabilités de l’Union européenne pour une construction de coopération qui permette une pleine réussite de ces tentatives de révolution.
Nous ne pouvons pas déserter ces batailles en rêvant d’un repli national illusoire et dangereux.
1. La construction d’une monnaie commune mondiale de coopération, se substituant au dollar, à partir des DTS du FMI, moyennant une réforme radicale de cette institution, ainsi que de la Banque mondiale, de l’OMC… Une nouvelle conférence monétaire internationale pourrait la constituer comme la conférence de Bretton-Woods, en 1944, a créé le système monétaire international d’après-guerre.
2. L’engagement de l’Europe dans la promotion de biens communs publics mondiaux, à partir de la défense de son modèle social et écologique avec l’expansion des services publics.
3. L’avancée vers une de coopération euro-méditerranéenne de progrès social et de co-développement avec le lancement d’un nouveau plan de type Marshall, sans domination, en direction des pays du Maghreb, du Machrek, d’Afrique noire et du Moyen-orient arabe. La BCE ferait des dons en euros aux banques centrales de ces pays, et à leurs unions régionales, pour qu’ils puissent développer, chez eux, un nouveau crédit favorable au progrès de l’emploi, de la formation, des revenus, d’investissements efficaces et de débouchés réciproques, des deux côtés de la Méditerranée.
4. L’institution de protections communes pour des normes sociales et environnementales communes aux Européens, face à la pression des capitaux et des productions à bas coûts sur les marchés mondialisés. Cela passerait par des prélèvements concertés sur les réimportations en Europe de productions délocalisées dont les recettes seraient allouées à un Fonds pour le co-développement ; ainsi qu’ une modulation incitative, anti-délocalisation, avec des taux d'intérêt réduits des crédits aux entreprises.
Mais ces protections doivent être assorties de propositions de coopération pour un co-développement avec les pays émergents et en développement, de façon à ce qu’ils puissent se porter, eux-mêmes, à la hauteur des normes communes aux Européens.
(1) En octobre 1981, une dévaluation de 3 % du franc est suivie, en juin 1982, par une deuxième dévaluation de 5,75 % avec, dès le lendemain, le premier plan de rigueur : prix et salaires bloqués jusqu’au 31 octobre. Une troisième dévaluation du franc, de 2,5 %, a lieu en mars 1983, suivie d’une plongée de la France dans la politique dite de « désinflation compétitive ». Puis, en avril 1986, a lieu une dernière dévaluation du franc, de 3 %.
(2) C’est un dispositif de « gestion des crises de la zone euro », mais en fait de défense des intérêts des créanciers et de protection de la domination des marchés financiers, qui doit remplacer, en 2013, le Fonds de stabilité financière mis en place en mai 2010
Il y a actuellement 1 réactions
Changer l’utilisation de l’euro et non en sortir
Je suis pour ma part en TOTAL désaccord avec une approche néo keynésienne. Il n'y a rien de plus dangereux que de confier son sort à des "spécialiste". Première il n'appartient à personne de trancher dans un débat qui n'a pas eu lieu. Pour ma part je considère que le refus ne serait-ce que d'envisager cette sortie, n'est que le reflet, de fait de l'acceptation de la domination du capital. L'Euro a été conçu par et pour assurer la domination du capital. Refuser de le remettre en cause c'est accepter peu ou prou cette domination. (Voir sur ce dossier le site www.pcfbassin.fr) C'est se refuser à l'hypothèse du changement. Utiliser le même instrument pour des économies aussi différentes est pour moi une monstruosité. (http://www.pcfbassin.fr/index.php?option=com_content&view=article&am...)
Paul Krugman
« Les variations du cours des devises induites par les déséquilibres des balances des paiements et les mouvements de capitaux, permettent en temps normal de rééquilibrer les échanges internationaux. L’Europe, en créant l’euro, s’est privée d’un tel mécanisme. Faute de pouvoir dévaluer, la « solution » préconisée aujourd’hui par l’Europe et le FMI consiste à baisser le coût des exportations en réduisant les salaires, les dépenses sociales, les services publics. »
OUI A UN EURO MONNAIE COMMUNE NON A UN EURO MONNAIE UNIQUE
Bernard Trannoy
Par Bernard Trannoy, le 02 août 2012 à 17:09.