Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Aligner l’Europe sur les normes allemandes

Le « Pacte pour l’euro plus » qui porte la marque des intérêts du capital allemand aété présenté avec l’assentiment des autorités françaises. Paris le reprend même à son compte en s’efforçant d’apparaître comme son coauteur. Mais les atouts ne manquent pas pour s’y opposer.  Parce que l’opération est fragile en elle -même et suscite déjà de fortes résistances populaires. Les confrontations  sur le sujet vont donc faire ressurgir les besoins d’alternatives

Le choix de la fuite en avant antisociale et antidémocratique pour sauver un système à bout de souffle

La tête pensante de cette stratégie en faveur d’un « gouvernement économique de fer », formalisé  par le « Pacte de l’euro plus » est le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble. A. Merkel a louvoyé avant de rejoindre cette ligne ce qui est aussi un signe de l’acuité de la crise et d’une certaine difficulté des « élites » allemandes à choisir ce qui constitue, à leurs yeux, le meilleur choix pour les intérêts  du capital germanique. Schäuble s’investit en faveur du maintien plein et entier de l’euro tel qu’il est. Mais il précise aussitôt que « cela n’est viable qu’à la condition » d’une gouvernance  économique de fer de toute la zone euro : « Nous en sommes, dit-il en ce sens, à un stade où se pose la nécessité d’une plus grande intégration. »… « Les marchés testent l’Europe politique. » (in Der Spiegel de fin février 2011).

Deux options se confrontent pour sortir de la crise de l’euro au mieux des intérêts du capital allemand.

 Sans revenir explicitement à une zone Mark, créer un « euro du nord » et donc, de fait, abandonner la monnaie unique à vocation d’intégration continentale telle qu’elle a été conçue. Telle est la thèse de personnalités comme Hans Olaf Henkel (ex-patron des patrons allemands, BDI) ou l’ex chancelier Helmut Schmidt (interview in Le Monde, fin 2010) qui avancent le besoin de créer deux « euro blocs. « un bloc du nord, dit Henkel, qui est discipliné, qui ne veut pas d’inflation, qui est habitué à la discipline budgétaire et un bloc du sud qui préfère être compétitif grâce à une dévaluation monétaire. »

 Les partisans d’un maintien dans l’euro assorti d’une très forte conditionnalité à l’égard des « partenaires » sur la gouvernance économique. Derrière Schäuble, ce sont ceux-là qui s’imposent  donc, relevant que l’Allemagne aurait trop à perdre de l’émergence d’une « sorte de monnaie commune prussienne » (Der Spiegel), qui serait forcément réévaluée ce qui pèserait d’autant sur la compétitivité de l’industrie exportatrice du pays. Merkel rallie cette position et y met tout son poids n’hésitant pas à sacrifier au passage le très orthodoxe Axel Weber,  promis  pourtant à la présidence de la BCE à la suite de Trichet à l’automne prochain.

Ce débat se reflète aussi outre Rhin à travers la montée d’un populisme fortement teinté de nationalisme qui se traduit souvent par une hostilité ouverte au « sauvetage » des pays (qualifiés de pays du « club med » comme la Grèce ou le Portugal) sur le thème de « le contribuable allemand ne saurait payer pour la mauvaise gestion des autres. »

En difficulté sur le terrain électoral (débâcle à Ham- bourg fin février puis recul marqué en Saxe Anhalt un mois plus tard) Merkel, qui tient aussi à afficher la plus grande fermeté, a su aussi utiliser les échos de ce débat et de ses dérives pour faire monter les enchères. La menace exprimée d’un euro à deux vitesses, voire d’un retour au DM lui permet de mieux imposer son modèle à ses partenaires.  Clamant en quelque sorte : « l’Allemagne ne paiera qu’à ces conditions-là ».

Non seulement Paris a cédé au chantage mais il a appuyé très vite la démarche de la chancelière faisant même tout son possible pour donner le sentiment qu’il a co-élaboré le pacte avec elle. Il faut voir là d’évidence, selon une stratégie bien établie, une volonté de tirer le meilleur avantage en s’installant, vaille que vaille, avec Berlin au poste de pilotage de l’euro. Ce qui suppose de jouer sur ce terrain d’une « gouvernance économique européenne de fer » la carte du « couple franco-allemand revigoré.

Quitte à donner des gages au grand frère berlinois :

 Engagement, très tôt l’an dernier, de Paris à revenir dans les clous du pacte de stabilité d’ici à 2013. Un rapport de la Cour des comptes demande même explicitement à l’administration française de faire 50 milliards d’euros d’économies en 3 ans pour ramener le déficit public sous les 3 % en 2013.

 Volonté d’harmonisation avec la fiscalité d’outre Rhin et invocation permanente de l’Allemagne depuis quelques mois comme « modèle de compétitivité ». Une loi censée modifier la constitution française pour y inscrire l’obligation d’équilibre budgétaire a été d’ores                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              et déjà adoptée en conseil des ministres. Paris a ainsi anticipé sur la « règle d’or » inscrite dans le « pacte pour l’euro ». La référence est là encore le modèle allemand, ce « frein à dettes » (Schuldenbremse) déjà adopté de façon consensuelle par la CDU et le SPD et qui oblige l’Allemagne à l’équilibre budgétaire à partir de 2016.Ce pacte est donc celui de tous les dangers (1) : dangers pour l’emploi, la croissance, la démocratie. Mais les atouts ne manquent pas pour s’y opposer. Parce que l’opération est fragile en elle-même et suscite déjà de fortes résistances populaires. Les confrontations sur le sujet vont donc faire ressurgir les besoins d’alternatives.

Une orientation  très fragile car minée par ses contradictions internes

 Les purges administrées sont des poisons. En Grèce, en Irlande et maintenant au Portugal, les perspectives sont très sombres. Non seulement les « purges » adoptées n’ont rien réglé mais elles ont, à chaque fois, aggravé l’état du malade. La récession se maintient, voire s’amplifie.

 Le « modèle allemand » sur lequel la France cherche à s’aligner et qui devrait devenir la référence de tous, est lui-même lourdement fragilisé par ses contradictions internes. Et l’Allemagne n’a pas retrouvé le niveau de croissance d’avant la crise avec une récession de – 4,6 % en 2009.

Le « modèle » est en fait celui de la baisse du « coût unitaire du travail ». Celle-ci a été obtenue grâce à des politiques dites de modération salariale. Le recul est effectivement très sensible au cours de ces dix dernières années. La part des salaires dans le revenu national est passée de 72,2 % en 2000 à 66,3 % en 2010, soit un recul de 6 points.

Si les pactes tripartites (syndicat, patronat, gouverne- ment) pour l’emploi (échangeant  le gel des rémunérations contre une promesse de maintien des postes de travail) ont contribué au phénomène depuis le début des années 2000, ce sont les baisses de charges sociales et fiscales des entreprises  qui ont joué un rôle primordial dans la réduction du coût unitaire du travail outre-Rhin. Le produit d’une taxe « verte » sur le carburant introduite dès 2002 était ainsi transféré vers les entreprises sous forme de baisses de charges. En 2006 sera adoptée explicitement une «TVA sociale ». La TVA passe de 16 % à 19 % et un point de cette augmentation de l’impôt indirect a été utilisé tout à la fois pour baisser les cotisations  patronales sur le chômage et mettre un terme à la parité dans les cotisations pour l’assurance-maladie (celles du salarié sont maintenues tandis que celles de l’employeur sont diminuées, moyennant donc une compensation pour les caisses par «TVA sociale » interposée).

Dans toute la période on assiste à un processus de privatisation progressive de l’assurance retraite, les caisses publiques étant toujours davantage conduites à ne couvrir qu’une « retraite socle ». Et le critère démogra                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                phique privilégié dans la nouvelle démarche officielle conduit à reporter l’âge de départ à 67 ans. Avec un niveau de pension garanti qui continue de diminuer malgré tout.

L’industrie allemande possède bien d’autres atouts que la baisse du coût du travail. Mais ceux-là sont désormais fragilisés par la course au dumping salarial et social

Les fortes capacités industrielles  préservées (dans la partie occidentale du pays), l’investissement dans la recherche (l’Allemagne consacre 2,6 % de son PIB à la R et D contre 2 % pour la France), le niveau de formation des salariés, le lien privilégié entre banques publiques régionales et entreprises – autrement dit les restes du « capitalisme rhénan » – sont les principales explications des performances de l’industrie allemande à l’export.

Mais elles sont maintenant de plus en plus fortement sapées par la déflation sociale et salariale ou le processus de déresponsabilisation  sociale des firmes. Ainsi par exemple la formation duale des apprentis entre l’entreprise et l’école n’est plus que l’ombre d’elle-même. Car les caisses des établissements de formation sont vides, les places d’apprentissage sont rares. Le patronat allemand a refusé peu à peu de payer sa contribution au système, préférant recruter des techniciens à moindre coût à Bac + 3 ou + 4 dans les universités.

Ce n’est qu’un exemple de « l’anglosaxonnisation » du « capitalisme rhénan ». Il n’est pas un domaine qui fut considéré jadis comme l’une des références explicitant ses performances  qui ne soit pas touché.

En outre une des explications de la forte croissance du second trimestre outre-Rhin (presque 10 % en rythme annuel) réside dans la gestion du chômage partiel (6 milliards d’euros y ont été consacrés en Allemagne contre 610 millions en France). Le système allemand a permis de maintenir très longtemps  les salariés dans leurs entreprises en dépit de la chute des commandes. Au moment de la reprise, les firmes ont donc été aussitôt prêtes à faire face. Et on a même assisté à un bond de la consommation car les salariés ont retrouvé d’un seul coup et leur activité et une confiance dans l’avenir qui les a conduits à consommer davantage. Ce système fait bon marché une fois encore de la responsabilité sociale des entreprises puisque « l’effort » pour maintenir en place les salariés a été quasi exclusivement supporté par la puissance publique. Mais il a permis d’évidence aux firmes allemandes de « redémarrer » au quart de tour alors que leurs homologues françaises qui souvent, ont licencié au plus fort de la crise, étaient, de fait, « handicapées ». Ceci ne peut naturellement que nous interpeller sur la maturité du défi de la sécurité de l’emploi et de la formation.

Au nombre des points forts des industries exportatrices allemandes on trouve aujourd’hui :

 d’une  part les délocalisations (pratiquées à bon compte grâce à l’euro fort) et la réimportation depuis un Hinterland est-européen,

 d’autre part la domination du « made in Germany » sur le marché européen, là encore grâce aux critères monétaires et financiers imposés par Berlin à toute l’eurozone.

Mais les contradictions internes entre austérité et compétitivité vont s’exacerber.  Car l’Allemagne  est devenue un pays d’inégalités record avec une très grosse « armée de réserve » de bas salaires et de travailleurs ultra-précarisés : intérimaires + travail à temps partiel subi + contrats à durée déterminés représentent près d’un tiers du salariat. Donc de moins en moins couverts par les conventions  collectives.

L’écart entre les 1 % les plus riches et les 1 % les plus pauvres a atteint des proportions plus importantes encore qu’en  France où il s’est  pourtant singulière- ment creusé aussi dans la période. Il n’existe toujours pas de SMIC. L’Allemagne de l’Est s’est transformée en laboratoire de la déréglementation et constitue un réservoir de main d’œuvre  bon marché à domicile. Plus de vingt ans après la chute du mur les salaires y sont toujours inférieurs de 20 % à 30 % de ceux de l’Allemagne de l’Ouest.

Tout cela ébranle les derniers fondements du capitalisme rhénan. L’Allemagne fédérale était le pays le plus égalitaire de l’Europe capitaliste avec les plus faibles dis- parités entre régions comme entre les plus démunis et les plus riches. Cette mise en cause mine durablement la demande intérieure.

Les contradictions externes auxquelles est confronté le « modèle allemand »  sont tout aussi importantes : l’austérité est imposée aux autres pays de l’UE alors qu’ils  constituent un des débouchés essentiels des productions allemandes (plus de 70 % des exportations germaniques). Le Solde positif du commerce extérieur allemand sur ses partenaires  de l’UE est de 115,7 mil- liards d’euros en 2009.

La progression des ventes (et pas du solde commercial) vers la Chine est certes impressionnante en 2010 (+ 56 %) mais elle reste très relative par rapport au rôle joué par les pays du marché unique européen. De plus si l’Allemagne a bénéficié à plein du plan de relance chinois (500 Milliards de dollars), ce boom commercial-là devrait se réduire (freinage annoncé de la Chine et surtout volonté de Pékin de s’autonomiser dans la fabrication de certaines productions de pointe).

Pour sortir par le haut de la crise, les résistances alle- mandes peuvent jouer un rôle essentiel. Ce n’est pas un hasard si le DGB, la confédération des syndicats allemands, porte aujourd’hui le fer contre la précarité, couplant la lutte sur ce thème à celle pour les augmen- tations de salaires.

La montée en puissance des résistances et des défis autour d’un autre euro en faveur d’une Europe sociale et solidaire

L’exacerbation de la crise de l’euro est programmée avec les choix mêmes privilégiés par le prétendu « pacte pour l’euro ». Car c’est une fuite en avant dans des politiques monétaire, économique et sociale restrictives qui va figer la zone euro dans la stagnation, voire la faire rechuter dans la récession.

Des luttes se lèvent aux quatre coins du continent contre ce corset anti-social. La Confédération Européenne des Syndicats et des dizaines  d’associations demandent à l’occasion de leur première conférence de printemps la révision complète du pacte. Le peuple portugais s’est si fortement mobilisé contre le 4e plan d’austérité pro- grammé par le gouvernement  Socrates que le pays est confronté à une véritable crise politique. Même chose à un degré sans doute moindre en Irlande.

Ces résistances – dont la lutte massive en France contre l’allongement à 62 ans de l’âge  légal de départ à la retraite était une des expressions – devraient grandir encore. 

Compte tenu de la dangereuse impasse dans lequel le « pacte pour l’euro » conduit l’Europe et la construction européenne, propice à toutes les démagogies nationa- listes ou d’extrême droite. À un moment où le débat sur les alternatives  promet de prendre une dimension nouvelle, l’exigence  de propositions et d’initiative politiques  se pose avec force.

Cela concerne un autre rôle de la BCE, appelée à fi- nancer les Etats avec les crédits à taux très faibles qu’elle accorde aujourd’hui aux grands établissements bancai- res ou financiers pour se refinancer. Cette proposition rencontre déjà partiellement un écho jusqu’au sein des mouvements sociaux. Tout comme le bien-fondé d’une nouvelle forme de crédit sélectif en faveur de l’emploi, des dépenses  sociales utiles (emploi, recherche, for- mation). Il s’agit de s’émanciper progressivement des marchés et de leurs logiques rentières et de promouvoir un autre euro de solidarité, de coopération, favorable à un nouveau type de croissance et à un rééquilibrage réel en faveur des régions, des pays les moins développés en Europe.

 

Dans le même temps il sagit de mettre en échec les initiatives qui se dessinent pour faire accepter « le pacte pour leuro » de façon plus ou moins consensuelle

L’intransigeance  allemande, le passage  en force, l’absence  de Plan B pour le « pacte pour l’euro »  ne doivent conduire à sous-estimer une certaine capacité consensuelle de l’offensive en cours. Celle-ci pourrait s’appuyer sur une démarche « européiste » favorable à davantage d’intégration (le gouvernement économique de l’UE)  et profiter par défaut, du caractère encore trop peu « audible » de l’alternative portée par les forces progressistes, parce que pas suffisamment relayée par une démarche politique d’ampleur.

Ainsi, si les luttes s’aiguisent  partout dans l’UE  on a aussi l’exemple de la retraite à 67 ans acceptée en Espagne par consensus avec les deux grandes centrales syndicales sous l’égide  du gouvernement Zapatero. Que Merkel n’a d’ailleurs pas manqué de venir féliciter à Madrid, l’encre  du prétendu pacte espagnol pour l’emploi et la croissance à peine séchée.

Cela ne fait que renforcer – pour conforter l’efficacité des luttes et des rassemblements – le besoin de clarifi- cation avec les différentes forces politiques en présence. Car on est confronté à un vrai enjeu de civilisation.

 Il y a, à la fois, besoin de résister aux atteintes à la démocratie programmées par le pacte pour l’euro (austérité inscrite dans le marbre, surveillance des budgets et des politiques économiques et sociales). Et nécessité de montrer que ce qui émerge c’est, à l’inverse, le besoin d’une nouvelle qualité de la démocratie, donnant bien davantage de pouvoirs aux salariés, aux citoyens, aux élus. C’est indispensable si l’on entend changer les critères de la compétitivité (réduire les charges croissantes du capital, influer sur le contenu des investissements, etc.).

 Il y a urgence à promouvoir un rééquilibrage en Europe afin de permettre aux régions et aux pays les moins développés de combler des écarts qui se creusent dramatiquement aujourd’hui. Alors qu’on assiste aujourd’hui à l’émergence de dangereuses forces cen- trifuges (crise belge sur fond de creusement des écarts entre Wallonie et Flandre, Pays Basque, Catalogne, Italie du nord, etc.)

 Il y a besoin de promouvoir une vraie compétitivité française et européenne. À partir des politiques du crédit, d’une qualité supérieure de protection sociale, de la sécurité d’emploi  et de formation, etc. Cette nouvelle compétitivité doit être assise sur un dévelop- pement inédit des coopérations entre services publics européens.

Les propositions sur le crédit sélectif en faveur de l’emploi, sur un autre statut et un autre rôle de la BCE peuvent aussi s’appuyer sur des démarches engagées dans d’autres pays dans ce sens. Ainsi par exemple le DGB allemand avance-t-il l’idée de la création d’une banque publique européenne qui se refinancerait di- rectement auprès de la BCE pour accorder des crédits à très bas taux d’intérêt autour de 1 %. Cette démarche relève, à sa manière, la maturité atteinte par la crise puisque c’est le DGB, le plus gros syndicat européen, peu soupçonnable d’hostilité à l’égard de l’intégration européenne, qui en a fait une résolution.

Dans sa résolution sur la Grèce (4 mai 2010) le DGB affirme : « les finances publiques doivent être découplées des marchés financiers. C’est  pourquoi nous avons besoin d’une  « banque publique européenne ». Elle achète des emprunts d’Etat, les place auprès de la BCE et obtient en retour de l’argent frais  bon marché. Elle re-prête cet argent à très bas taux d’intérêt aux états- membres de l’euro. »

 Il y a lieu de promouvoir aussi une autre qualité de la démocratie à l’échelon européen.  Le besoin se mani- feste de revenir sur les débats passionnants autour des enjeux européens (comme au moment du référendum sur le TCE en France) ; débats avortés, parce que court- circuités par les « élites » qui ont imposé leurs choix en tournant le dos aux messages des électeurs.

Les soulèvements arabes illustrent la force de Europe de l’aspiration à la démocratie et à la justice sociale et signent en même temps l’échec d’un certain mode de développement imposé au Sud et aux pays émergents. Ils constituent, avec leurs contradictions, un autre vecteur de changement de civilisation. Et ils relèvent comme jamais le besoin d’un autre modèle de déve- loppement, en particuliers dans le cadre « euro-médi- terranéen. »

Lancer laction en faveur dun référendum dinitiative populaire en France et en Europe

L’action  en faveur d’un  référendum d’initiative  ci- toyenne pour la création d’un  « Fonds européen de solidarité et de développement social »  (financé par création monétaire de la BCE et par une taxe sur les transactions financières) se donne comme objectif de rassembler un million de signatures dans l’UE.

La démarche se heurtera  à l’obstruction des institutions européennes, mais le lancement de cette initiative constituerait un moyen extraordinaire de populariser le débat sur les alternatives, d’en montrer la cohérence et la convergence  avec les luttes des salariés français et européens qui résistent à l’austérité. 

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