Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Une garantie pour l’avenir

Nicolas Sarkozy a perdu son pari de terminer le 22 avril en tête – il est le premier président sortant à subir ce camouflet – et il était donné à un niveau bien moindre que ses espérances et loin des 31 % de 2007. L’échec de la réponse ultralibérale à la crise, avec ses conséquences désastreuses pour la vie quotidienne d’une majorité de Français, est ainsi sanctionné. Ni les poses en sauveur de la nation dans les tourmentes financières, ni l’agitation des périls sécuritaires, ni l’usage nauséabond du rejet des étrangers, ni les attaques contre les syndicats n’ont suffi. Le président sortant fait buisson creux, si l’on ose dire.

La déception a conduit un nombre très important, trop important, d’électeurs à voter en faveur de Marine Le Pen, dont les thématiques ont été crédibilisées par leur reprise à droite. La responsabilité du président sor­tant et de l’état-major UMP est écrasante. Ils ont joué avec le feu de la haine et de la division au risque de cet incendie. La candidate du FN a enregistré le plus haut score de ce parti à une élection présidentielle. Le Front de gauche avait senti le danger et, seul parmi les grandes formations politiques, avait désigné le Front national comme son ennemi, menant contre lui une campagne de terrain et d’argumentation. Qu’en aurait-il été sans cela ?

Mais il reste du pain sur la planche, c’est le moins qu’on puisse dire. La participation est élevée, assez proche du record absolu de 2007, et ôte au candidat UMP l’espoir de puiser des renforts dans l’abstention. Cette fréquentation des urnes confirme l’ampleur des attentes des Français.

La gauche recueille un pourcentage assez élevé. Si François Hollande enregistre un score assez nettement supérieur à celui de Ségolène Royal, c’est la réussite du Front de gauche – malgré l’effet vote « utile » qui l’a fait refluer dans les derniers jours – qui fait la différence et permet d’envisager la défaite du président sortant. Parti d’un étiage de 4 %, Jean-Luc Mélenchon a presque triplé la mise et, surtout, la campagne du Front de gauche réinstalle à l’avant-scène de la vie publique une gauche combative, la revendication de transformation profonde de la société, la perspective de changer de système. Les militants du Front de gauche et ceux qui les ont accompagnés – syndicalistes, militants associatifs, démocrates, jeunes… – ont légitimement le sentiment d’avoir bousculé le scénario et écrit une autre histoire.

C’est une garantie pour l’avenir. Désormais, il reste une semaine pour mettre dehors Nicolas Sarkozy, réunir une majorité pour battre la droite, élire François Hollande à qui pas une voix ne doit manquer. Toute la gauche a cet objectif. Du côté du Front de gauche, on souligne que c’est un préalable pour répondre aux urgences sociales, qu’ainsi l’axe Sarkozy-Merkel, qui dévaste l’Europe, sera rompu et que les aspirations à transformer vraiment la société seront dynamisées par un premier succès.

Celui-ci en appellera d’autres pour que, demain, on ne fasse pas du vieux avec du neuf. C’est le meilleur vaccin contre les désillusions et les déceptions qui pourraient servir les porteurs de haine.

Les rendez-vous ne tarderont pas : le 4 mai, place de Stalingrad à Paris, puis aux urnes le 6 mai pour virer Sarkozy et les 10 et 17 juin pour élire le maximum de députés du Front de gauche.

 

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Une garantie pour l’avenir

le 02 mai 2012

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