Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Redonner la parole au peuple pour ouvrir une perspective nouvelle en Europe. Lyon, le 5 décembre

le 05 December 2007

Quelle Europe dans la mondialisation ? Pour quoi faire, au profit de qui ? Voilà les questions auxquelles il faut répondre si on veut redonner confiance en l'Europe. Nous voulons sortir l'Europe de la crise dans laquelle elle s'enlise.

Crise sociale, crise de confiance. Crise de perspective. Pour y faire face, ce qui est à l'ordre du jour, c'est la mise en place d'un nouveau modèle social, écologique, solidaire. Ce qui est à l'ordre du jour c'est une refondation démocratique du projet européen.

En proposant à ses partenaires un traité prétendument « minimaliste » et une ratification à la va-vite, Nicolas Sarkozy avait un objectif : effacer le NON français, « préserver l'essentiel » du traité constitutionnel, éviter un nouveau référendum. Elaboré dans le secret, examiné à la va-vite et sans débat public, adopté si possible sans consultation populaire, ce traité est un déni de démocratie. Il légitime la poursuite des directives de mise en cause du service public, comme on le voit pour La Poste, le rail, l'électricité et l'énergie. Comment parler de social quand pèse la menace de la généralisation de la précarité ? Il consacre le rôle et les missions de la Banque centrale, pourtant si décriée. il consacre la dépendance envers les Etats-Unis en matière de sécurité.

A ceux qui nous disent : "c'est un compromis, nous n'avons pas le choix« , nous disons : »N'avons-nous pas, particulièrement à gauche, la responsabilité de faire du coup d'arrêt marqué par le NON français et hollandais, du mouvement de sympathie et d'espoir qu'il ont suscité dans les autres pays, une opportunité pour changer en Europe ?" Le temps est à l'audace. A faire grandir le débat citoyen sur ce que doit être l'Europe sociale dont nous avons besoin.

Demander qu'on rompe avec les politiques libérales en Europe, ce n'est pas du maximalisme. C'est entendre ce que disent les peuples, leurs inquiétudes et leurs attentes. C'est prendre en compte les défis inédits auxquels nous sommes confrontés dans un monde et une Europe en plein bouleversement. C'est prendre en compte que les immenses besoins d'un développement respectueux des êtres humains et de la planète ne peuvent être soumis aux impératifs des marchés financiers et aux diktats de la Banque centrale. Comment redonner confiance en l'Europe si une fois de plus les peuples ont le sentiment qu'ils ne sont pas entendus ? Le refus de Nicolas Sarkozy d'organiser un référendum n'est pas acceptable. Il y a un nouveau traité parce que les Français et les Néerlandais ont voté NON en 2005. Il faut les consulter, C'est une exigence démocratique. Comme ce serait un geste fort d'organiser des référendums dans tous les pays de l'UE. Comment avancer dans une démocratisation effective de la construction et des institutions européennes, quels processus pour associer les citoyens aux décisions ?

Voilà des questions essentielles pour qui aujourd'hui mesure combien sont indissociables changement en France et changement en Europe.