Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Déclaration du PCF sur les couts de la filière nucléaire

La cour des comptes vient de publier son rapport sur les couts de la filière nucléaire. Il met en évidence l’importance de ce secteur dans la vie économique de la nation au cours des décennies écoulées et dans la période actuelle pour un résultat où l’électricité est en France parmi la moins chère des pays européens, résultat objet de biens des convoitises tant à l’extérieur de nos frontières qu’à l’intérieur.En effet, si les chiffres annoncés par la cour des comptes sont légèrement supérieurs de ceux provenant d’autres estimations, il n’en demeure pas moins que toutes les estimations convergent pour considérer que l’électricité produite à partir du nucléaire civil est très sensiblement moins chère que celle produite à partir du gaz, du fuel, du charbon et de toutes les énergies renouvelables – hydraulique exceptée – au stade actuel de leur développement technique et économique.Ce rapport confirme indirectement que ce n’est pas la concurrence qui fait baisser les prix, et que celle-ci ne vise qu’à augmenter la facture énergétique des Français. Au contraire, si ceux-ci bénéficient encore d’une électricité moins chère qu’ailleurs, c’est grâce aux investissements consentis par des générations de Français dans l’hydraulique puis le nucléaire. Il est juste qu’ils continuent à en bénéficier demain. La loi Nome qui vise à les en spolier doit être abrogée.L’importance des sommes en jeu souligne également l’effort à faire pour améliorer la sureté des centrales – actuelles et futures – Et les communistes ne cesseront d’affirmer que tous les recommandations et exigences demandés par l’ASN pour améliorer la sureté doivent être effectuées par les exploitants, et en premier lieu par EDF. L’atout constitué par le nucléaire civil, pour être maintenu et conforté, doit s’accompagner d’un souci permanent de sécurisation, tant sur le plan matériel qu’humain. Au-delà des controverses que ne manqueront pas de susciter tel ou tel aspect du rapport, celui-ci constitue un élément important pour alimenter le début public que le Front de Gauche appelle à mener pour définir la politique énergétique de la France.

Il y a actuellement 17 réactions

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    Par moon13, le 07 August 2013 à 01:18.

  • quand un problème nous dépasse, ce n'est pas lui qui est dépasé

    Aujourd'hui la recherche est comme tout ce que le capital domine : en crise ! La science n'est pas porteuse de certitudes religieuses, ni de certitudes politiques , elle nous dévoile problèmes sur problèmes, et donc avant de prétendre trancher politiquement, il vaut mieux choisir une politique qui libère la recherche scientifique de ses liens pervers avec la spéculation financière. Notre époque est celle d'un débat entre "experts" au sujet de la responsabilité écologique des habitants de la planète Terre. Pour qu'un parti politique choisisse une ligne de conduite à conseiller aux "gouvernants" de la part du "peuple souverain", il faut qu'il ne soit pas dogmatique contre la liberté des chercheurs qui nous disent leurs résultats toujours relatifs et toujours suspendus à d'autres recherches à venir. Le principe de précaution entre parfois lui-même en contradiction avec la survie de l'humanité, car sans développement courageux celle-ci n'a pas de "devenir humain" viable. Ce qui reste crucial, c'est donc d'une part d'accélérer la recherche scientifique porteuse de "vérité" comme "bien commun", et d'autre part, de redéfinir en tenant compte des contraintes environnementales, "quelle humanité nous voulons devenir": soit une masse terrorisée par sa propre chaleur comme par son ombre, et déclenchant loin des logiques de paix attendues par "la vie sur la planète" les conflits majeurs dont elle est capable, et qui à coup sûr démoliraient l'équilibre écologique "miraculeux" aujourd'hui démontré par la recherche...soit une société planétaire empreinte de respect d'elle-même et de son environnement, donc cultivant cette "logique de paix" qui autorise la justice sociale, le développement culturel et scientifique et la sagesse dans l'emploi et la consommation des "espèces, substances et technologies addictantes"...Cette "logique de paix , paradoxalement, est entravée par "la lutte de classe" qu'il serait illusoire de nier, car elle n'a pas été "choisie" par les dominés, mais bien par "les dominants". La résistance doit donc être offensive de par ses arguments "politiques", et "non-violente" de par ses méthodes "subvertives". C'est le rôle d'un " Communisme de nouvelle génération" que de proposer aux peuples à la fois cette lucidité, cette sagesse et cette résistance créative.

    Par Alain Guillou, le 23 November 2012 à 09:38.

  • Nucléaire

    Il est vrai que l'énergie Nucléaire peut être acheté à un prix très abordable. Cependant il faut à mon avis faire quelques sacrifices et effectuer une transition écologique comme le dit Le Petit Communiste. La catastrophe de Fukushima a montré au monde entier les dangers du nucléaires. Et plutôt que comme l'Allemagne relancer une électricité au charbon très polluante , il faut investir dans les énergies renouvelables. Pour pas que les salariés des centrales nucléaires perdent leur travail , il faudrait qu'ils effectuent une reconversion pour pouvoir travailler dans les Energies renouvelables. De plus cela créerait de nombreux emplois et permettrait peut-être de relancer la croissance. Et pour éviter que ces entreprises d'énergie renouvelables soient soumises aux fluctuations de l'économie de marché , pourquoi ne pas les nationaliser. C'est un secteur qui ne peut que s'étendre et l'Etat effectuerais donc un investissement d'avenir. A quand l'accord à l'Assemblée sur ce point avec les écologistes les socialistes et le Front de Gauche ?

    Par Sixela, le 29 June 2012 à 09:32.

  • La capitalisme ne peut pas ... ne pas détruire l'humanité

    Vu sous l’angle écologique, il serait effectivement judicieux d’alimenter en électricité éolienne et solaire les usines de fabrication d’armes de destruction massive. De la même façon, on pourrait dire que les inondations catastrophiques qui tuent des dizaines de milliers d’humains sont une bénédiction du ciel pour le limon qu’elles apportent sur des terres rendues stériles par leur surexploitation. On pourrait ainsi multiplier à l’infini les contradictions d’une approche réductrice des problèmes de l’humanité. Une approche économiste en serait une autre. De même une approche strictement politique qui ne viserait pas la disparition des rapports d’exploitation. En système capitaliste, la loi du profit remplit une fonction « transcendantale » absolue. Elle est une loi d’épuisement au sens littéral du terme, une loi de tarissement, de mise à sec, tant des hommes que de la planète. Elle s’impose vaille que vaille, en des affrontements et des luttes de classe toujours recommencés, et à travers les hasards de l’histoire. C’est pourquoi je récuse l'approche des problèmes écologiques par le biais d'un concept tel que productivisme, lequel évoque une idéologie et fait obstacle à une approche globale de l’histoire humaine. S'il n'y avait la recherche perpétuelle du profit optimisé, il n’y aurait pas d’idéologie productiviste*. Le capitalisme ne peut pas … ne pas détruire l’humanité. C’est l’aboutissement nécessaire de toute loi transcendantale absolue. Les tables de la Loi ne peuvent être pensées sans l’idée du Jugement dernier. La seule solution est d’abolir toute transcendance en faisant de l’avenir une création réfléchie et maîtrisée par la collectivité humaine. Cela invite à revisiter sans complexe le concept de communisme défini comme le mouvement qui abolit l’ordre des choses existant

     

    * "Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience". Ces quelques mots expriment toute la portée révolutionnaire de la pensée de Marx. Ils expliquent aussi pourquoi, en ce début du XXIème  siècle, le combat entre matérialisme et idéalisme est plus nécessaire que jamais, non seulement sur le plan philosophique, mais sur celui de toutes ses déclinaisons (sociales, politiques, économiques, culturelles …).

    Par LAUVERGEON Jean-Paul, le 02 June 2012 à 09:09.

  • pour Lauvergeon

    Cher camarade, tu pourrais compléter ton étude avec le scénario negatep qui conforte tout à fait cette position qui me semble, aux nuances près tout à fait pertinente.

    Par Ivan, le 31 May 2012 à 14:14.

  • L'irrationnel

    @Vercin7 C'est typiquement ça une position irrationnelle, une position basée sur l'émotion et pas la réflexion, c'est tout l'enjeu de cette société du show bizz qu'a développée l'idéologie dominante, ce qui lui permet de manipuler les masses, rappelez vous Timissoara. Les khmers verts, opportunistes s'il en est, ont bien compris l'intérêt de cette méthode et sont passés maîtres en la matière, avec la complicité de fait des "nouveaux chiens de garde" parce que cette position qui paraît en opposition au système ne remet nullement en cause le principe même d'exploitation de la force de travail qui est au coeur du système capitaliste.

    Il faudrait, par exemple, pour étayer votre position mettre en parallèle les risques liés à l'utilisation des autres sources d'énergie. Quand on voit les ravages causés par l'utilisation du pétrole, du charbon ou du gaz qui modifient le climat pour des millénaires, ça pose question non ? Si vous vous intéressez à ces problèmes d'une façon un peu réfléchie, je me permet de vous conseiller -entre autres- de consulter : http://www.sauvonsleclimat.org/best-of-slchtml/diviser-par-quatre-les-re...

    Par Ivan, le 31 May 2012 à 20:30.

  • Ecologie et Energie

    L'écologie, c'est comme la cuisine, ça supporte l'improvisation, mais pas l'amateurisme.

    Les problèmes posés par la gestion rationnelle des ressources de la planète sont suffisamment sérieux pour qu'on ne les traite pas avec la légèreté de certains qui en font plutôt un thème de campagne politique.

    Nous vivons dans un monde fini, la masse de la terre est de 5,972. 10^24 kg et celle de l’atmosphère 5,13.10^18 kg[1] et pas plus, de même les réserves d’énergie fossile sont-elles limitées. La consommation desdites énergies et ressources ne va pas sans poser des problèmes énormes, et les énergies renouvelables ne peuvent satisfaire le nécessaire développement de l’humanité, à moins d’adopter une position malthusienne entérinant la conservation des dominations impérialistes actuelles. Il faut être clair, en rester aux énergies fossiles actuelles et aux énergies du type éolien, solaire... c'est choisir la guerre car il faudra bien "aller chercher" les ressources dont nous aurons besoin, et pas seuelement énergétiques car, ce n'est pas ici le sujet, mais le problème va se poser dans ce système de production et d'échanges pour l'ensemble des matières premières, mais restons-en à l'énergie ici.

    Le problème central est celui de l’énergie. La question du devenir énergétique de la planète est au coeur des grands défis, sociaux, scientifiques et politiques. Celle du devenir même de l’humanité est posée à l’horizon du XXIè siècle. D’où la responsabilité qui nous incombe d’agir pour que l’avenir de la Terre se conjugue, au sein d’une biodiversité maintenue, avec le développement de l’espèce humaine. La question de l’énergie est centrale. L’essentiel des conflits contemporains, où le contrôle des réserves et moyens d’acheminements d’énergie fossile est un enjeu stratégique, le démontre.

    Les contraintes et problèmes

    Le problème de la maîtrise énergétique de l’avenir est conditionné par des impératifs vitaux :

    - Effet de serre et évolution du climat ;

    - épuisement rapide (quelques décennies) des énergies fossiles traditionnelles (pétrole, gaz, charbon);

    - maîtrise de la demande et croissance sobre en énergie;

    - choix des infrastructures dans la période d’urbanisation massive du sud;

    -définition des programmes de recherche et développement pour agir sur la demande (consommation maîtrisée) et sur l’offre (nouvelles filières de production);

    - démographie en expansion encore pour 40-50 ans, avec une modification importante de la situation des différents pays tant au plan démographique, qu’énergétique ou économique.

    Comme on le voit, ces problèmes sont en interaction forte, et encore, ne sont pas posés ici d’autres problèmes liés au développement qui interfèrent fortement sur celui de l’énergie (l’eau potable par exemple).

    Quelques éléments d’appréciation sur l’évolution de la consommation en énergie

    L’augmentation de la production d’énergie dans les prochaines décennies est une nécessité politique. La population mondiale atteindra très vraisemblablement les huit ou neuf milliards en 2050 pour se stabiliser puis décroître lentement après. Ce niveau suppose des avancées politiques considérables, sur tous les continents. La consommation actuelle d’énergie est très inégale dans le monde : 8 TEP (tonne équivalent pétrole) par habitant et par an aux États-Unis, 4 en Europe et au Japon, moins de 1 dans le reste du monde, en Chine, en Inde, en Afrique. 40 % de l’humanité n’a pas accès à l’électricité. Bien entendu, les inégalités ne concernent pas que l’accès à l’énergie, mais également à l’eau potable, à la santé. Un milliard d’individus souffrent de la faim. Plus d’un milliard n’a pas accès à l’éducation. Chacun sait, ou du moins sent, que lutter contre ces inégalités iniques et les réduire considérablement est une condition absolue de la survie des sociétés humaines. Bien que ces inégalités ne se réduisent pas à des questions énergétiques, le développement des peuples exige l’accès à des ressources énergétiques. Il faut pouvoir au moins doubler la production énergétique globale (ne pas le reconnaître, c’est de fait refuser à ceux qui en ont le plus besoin l’espoir de sortir du sous-développement) ;

    De 2000 à 2030

    Selon l’A.I.E. qui travaille par projection, extrapolation de la situation actuelle, la situation serait la suivante:

    - la consommation mondiale passerait de 9,2 à 15 Gtep[2]  (accroissement de 61,3%);

    - la part des énergies fossiles resterait proche des 90% actuels;

    - la consommation de pétrole passerait de 3,5 Gtep actuels à 5,7 Gtep (accroissement de 61,4%).

    Se posent alors un certain nombre de problèmes cruciaux:

    - quelles sont; les contraintes physiques sur la disponibilité du pétrole (épuisement des réserves), le pic de production pétrolière devrait être atteint entre 2012 et 2015 alors que la demande continue à augmenter; les contraintes en investissement (quels financements ?); les contraintes politiques ?

    - les émissions de CO2 augmenteraient de 70,45% passant de 22 Gt (Gt = milliard de tonnes) à 37,5 Gt (où est passé Kyoto ?);

    - quelles doivent être les mesures mondiales à prendre pour modifier cette évolution ?

    Les différentes populations du globe ont un accès très inégal à l’énergie: 8 tep par an et par tête en Amérique du nord, 4 tep par an en Europe de l’ouest, moins de 1 tep pour les pays en voie de développement. 1,6 milliards d’humains n’ont pas d’électricité et 2,4 milliards n’ont que la bio-masse comme énergie pour le chauffage et la cuisine, ce qui ne va pas sans poser de gros problèmes de déforestation dans certaines contrées (Brésil, Chine, Inde, Philippines, Vietnam ...) et cette situation ne devrait pas évoluer de façon significative d’ici 2030, sauf modification politique mondiale profonde qui n’est pas à l’ordre du jour.

    Et à l’horizon 2050 ?

    Là, la prévision devient difficile, mais tentons-en l’expérience en se référant à des organismes tels le CME. Le scénario retenu se situe dans une fourchette de 15 à 25 Gtep (l’éloignement de l’horizon et les incertitudes politiques ne permettent pas une plus grande précision). Que peut-on inférer de l’évolution du monde durant cette période ?

    - Transition démographique se traduisant par un ralentissement d’accroissement puis une stabilisation de la population humaine aux alentours de 9 milliards d’individus en 2050, et décroissance lente ensuite;

    - cet accroissement de population se fera essentiellement dans les actuels pays en voie de développement, et plus particulièrement en Afrique;

    - modification importante de la pyramide des âges dans ces pays avec une part très forte d’individus en activité, mais avec une répartition très différente de l’actuelle suivant les pays et régions;

    - grands mouvements de population dus:

    1) à l’urbanisation accélérée dans les pays en développement (de 2000 à 2025 la population urbaine augmentera de 2 milliards d’habitants environ);

    2) à la montée des eaux qui peut amener des populations entières à migrer (Bangaladesh par exemple);

    - la recherche par les populations émergeant du sous-développement, de l’acquisition des standards de consommation occidentaux actuels.

    Une incertitude majeure pèse sur les voies de développement des pays émergeants comme la Chine, essaiera-t-elle de singer les pays occidentaux ou cherchera-t-elle une voie de développement originale ? Peut-elle se contenter d’imiter le développement occidental, ou les contraintes environnementales et énergétiques l’obligeront-elles, ainsi que les pays actuellement développés, à modifier son mode de développement ? la question mérite d’être posée. De la réponse à cette question, pour la Chine, mais aussi pour l’Inde, le Pakistan, le Brésil et d’autres, dépend en grande partie l’avenir énergétique et environnemental de l’humanité. Bien entendu, cette réponse ne s’entend qu’avec une modification drastique des politiques énergétiques et environnementales des pays développés et en premier lieu des Etats-unis d’abord, de l’Europe occidentale ensuite.

    Les énergies fossiles

    L’essentiel de la production énergétique actuelle (plus de 80 %) est basé sur des ressources (dites fossiles) qui s’amenuisent tellement que la question de l’existence de réserves accessibles, à des échelles de temps (très) inférieures au siècle, est posée. A-t-on pris la mesure de ce que signifierait l’absence de pétrole dans quelque cinquante ans ? Certains en tout cas le comprennent, qui mènent des guerres d’agression pour maintenir le contrôle des zones d’approvisionnement ;

    Le pétrole, tensions et turbulences

    Même si les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont amené de grands pays consommateurs comme la France à réserver le pétrole aux usages pour lesquels il est difficilement substituable (chimie, transport), de nouvelles tensions, inévitables, auront sans aucun doute davantage d’impact sur la vie quotidienne des consommateurs.

    En Amérique du nord et en Europe, les productions de pétrole sont en déclin. La dépendance de ces régions va donc augmenter. La dépendance de l’UE pourrait passer de 73% en 2002 à 92% en 2030 si rien n’est fait.

    De plus en 2030, si on extrapole les données actuelles, la Chine pourrait importer 500 Millions de tonnes de pétrole (et les USA 750 Mt). Cette croissance de la demande devrait être assurée par la production des pays du Moyen-Orient qui sont sensés détenir les 2/3 des réserves mondiales prouvées. Les échanges mondiaux en seront bouleversés, de 1,25 Gt/an en 2002 à 4 Gt/an en 2030. La part du Moyen-Orient dans ces échanges pourrait atteindre 70%, dont les 2/3 à destination de l’Asie.

    Quelles sont les réserves ?

    Le débat n’est pas clos, mais pour les experts de l’ASPO, les découvertes de gisements ont, pour l’essentiel, été faites dans les années 60 du XXème siècle. Les découvertes actuelles ne compensent pas la croissance de la production. Par ailleurs, les réserves ultimes prouvées sont restées du même ordre. Ces différents éléments conduisent à pronostiquer un plafonnement de la production autour de 2015.

    Les chiffres avancés par les pays producteurs de pétrole sont à manier avec circonspection, la transparence n’étant, en la matière, pas de rigueur. On peut ainsi légitimement douter des chiffres annoncés par les pays du Moyen-Orient.

    Par contre d’autres experts (ceux de l’AIE) se montrent plus optimistes, considérant que les ressources conventionnelles de pétrole permettront de faire face à la demande d’ici 2030, étant admis qu’à partir de 2020, les ressources non conventionnelles tels les sables asphaltiques du Canada, et le gaz apporteront leur contribution.

    La prudence est de rigueur et sans doute vaut-il mieux se “caler” sur les prévisions de l’ASPO (worst case analysis[3]).

    Quelles sources d’énergie à l’horizon 2050 ?

    Là la question reste entière car les énergies non fossiles (le nucléaire en étant!) ne représentent actuellement que 1 Gtep alors que le gap énergétique à assurer pour le 21ème siècle tournerait autour de 6 Gtep, des décisions sont à prendre de façon urgente. Les énergies fossiles (hors nucléaire) ne pourront répondre à la demande à cause de l’épuisement des ressources en pétrole, et même de gaz. Pour ce qui est du charbon, encore relativement abondant, la limitation prévisible de son utilisation est liée à l’effet de serre plutôt qu’à l’épuisement des ressources.

    Le gaz

    Pour ce qui est du gaz, le tableau est moins pessimiste que pour le pétrole, les ressources avérées oscilleraient entre quatre cent cinquante mille et cinq cent trente mille milliards de mètres cubes, et les ressources probables non découvertes seraient encore de quelque cent cinquante milliards de mètres cubes. Au rythme actuel de consommation, cela représente environ deux siècles. Toutefois, si le gaz devait prendre mécaniquement la place du pétrole, la consommation augmenterait de façon telle que ces chiffres devraient être sérieusement revus à la baisse.

    Effet de serre, des discours et des actes

    Le principe même de la production énergétique principale, basée sur l’oxydation (la combustion) de molécules riches en carbone et hydrogène (pétrole, gaz, bois, charbon), engendre des déchets considérables sous la forme principale de gaz carbonique et d’eau. L’homme produit désormais presque autant de gaz carbonique que l’ensemble de la machine planétaire : il en résulte une augmentation très rapide de la concentration de ces constituants, qui de bénéfiques qu’ils ont été au cours des âges géologiques en maintenant une température clémente à basse altitude par " effet de serre " peuvent s’avérer catastrophiques quant à leurs effets éventuels à l’échelle de la planète entière (sécheresses et désertification, inondations irréversibles, tempêtes, etc.).

    Il s’agit là d’un dossier sensible, à la fois vaste et sujet de polémiques, pas toutes désintéressées. Nous nous en tiendrons là à l’aspect des accords de Kyoto, l’écart entre les engagements des signataires et la réalité, et les conséquences sur l’émission des gaz à effet de serre. Le tableau suivant représente l’évolution des émissions de CO2 en prenant pour base le scénario de référence établi par l’AIE en 2002, sur la base d’une extrapolation des politiques actuelles et des modifications prévisibles sans bouleversement.

    Les émissions mondiales passeraient de 22 Gt à 37,5 Gt, augmentant ainsi de 70,45 % dont les 2/3 c’est-à-dire environ 10,3 Gt viendraient des PVD, leurs émissions totales dépassant celles de l’OCDE entre 2020 et 2030.

    Pour ce qui est de l’analyse par secteur d’activité, il faut noter que:

    la production d’électricité serait, dans ce scénario, cause de 48,3 % de cette croissance (7,5 Gt) ;

    les transports représentent le second poste avec 26,54 % (4,21 Gt).

    D’où deux grandes questions stratégiques :

    Quel sera le choix d’énergies primaires pour produire de l’électricité ?. Dans ses prévisions, l’AIE table sur une stabilisation du parc nucléaire à son niveau actuel, le développement des capacités de production étant essentiellement fondées sur des centrales au gaz (Europe) et au charbon (Chine, Inde …).

    Des solutions ?

    Y a-t-il des solutions qui prendraient en compte ces différents aspects ? Les enjeux sont tels, l’avenir de l’humanité se joue là, que le sérieux s’impose quant à leur définition. Il faut avant tout rejeter les solutions qui impliquent, soit une diminution de la population mondiale (par l’effet conjugué de guerres et d’épidémies : certains envisagent sérieusement cette " option "), soit le maintien dans le sous-développement d’une majorité des peuples. L’enjeu est ici de permettre un développement énergétique favorisant le développement social. Les solutions misérabilistes de compensation du déficit des uns par l’appauvrissement des autres sont à proscrire. Il faut parvenir à augmenter la production énergétique globale, dans les contraintes imposées par l’horizon d’appauvrissement des ressources, et du choc environnemental lié au réchauffement planétaire.

     L’énergie solaire, par sa nature, ne puise pas sur les ressources fossiles, et ne produit pas de gaz carbonique. Est-ce donc la solution ? Malheureusement, compte tenu de la valeur (connue) de l’énergie reçue sur Terre en provenance du Soleil, on ne peut envisager de satisfaire les besoins humains définis plus haut par la conversion de cette seule énergie. La fraction de la surface terrestre qu’il faudrait recouvrir pour la récupérer est trop élevée pour être envisageable. D’une manière générale, il est nécessaire dans la mesure du possible, de diversifier les sources de production d’énergie. Un examen des rendements réels conduit toutefois au verdict suivant : si l’on vise à développer des filières de production protégeant notre environnement, et suffisamment efficaces pour ne pas butter sur des problèmes d’approvisionnement, on ne peut (malheureusement !) se passer, pour les décennies à venir, de l’utilisation de l’énergie nucléaire.

     

    Accroissement des émissons de CO2 en MT

    Europe

    PVD

    Pays développés

    Monde

    1990

    2010

    2000

    2030

    1990

    -2010

    2000

    2030

    1990

    -2010

    2000

    2030

    1990

    -2010

    2000

    2030

    Production d’électricité

    1373

    1800

    44

    341

    2870

    5360

    4287

    7500

    Industrie

    11

    211

    -309

    341

    739

    1298

    440

    1850

    Transport

    1175

    1655

    -52

    242

    1040

    2313

    2163

    4210

    Autres

    244

    363

    -428

    234

    620

    1365

    436

    1962

    Accroissement total

    2803

    4028

    -746

    1158

    5268

    10336

    7325

    15522

     

    Et le nucléaire ?

    L’uranium est répandu dans l’écorce terrestre à raison de 3 grammes par tonne en moyenne. Par contre les gisements à teneur significative (de l'ordre du %) restent aujourd'hui en nombre limité.

    Les ressources classiques connues accessibles à un coût inférieur à 130 dollars par kg d’U sont de 3,93 millions de tonnes à comparer à une consommation mondiale actuelle de 64 000 tonnes par an. C’est-à-dire 60 ans de fonctionnement dans les conditions actuelles. Or, compte tenu de l’état du marché, il n’y a pratiquement plus aujourd'hui de prospection et des gisements restent à découvrir.

    • L’uranium ne représentant que 5 % du coût de l’électricité nucléaire, on peut admettre de supporter des coûts d’uranium plus élevés que le niveau retenu actuellement. De nombreux gisements, voire des voies moins classiques telles que l’extraction de l’uranium des phosphates, deviennent alors économiquement justifiés. D’autres métaux radioactifs peuvent aussi être utilisés comme le thorium qui est de plus moins dangereux mais qui présente l’inconvénient -pour les militaires- de ne pas permettre une utilisation militaire. Le thorium est beaucoup plus abondant que l'uranium, à peu près autant que le plomb. On en trouve en abondance en Bretagne, en Australie, en Inde en Turquie en Afrique, en Antarctique, en Australie, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. C’est un métal très lourd, une sphère de thorium de 50 cm de diamètre pèse une tonne, soit  11 tonnes et 720 kg par mètre cube.

    La filière Thorium présente un intérêt certain :

    L'exploitation du thorium par des réacteurs nucléaires à sels fondus paraît néanmoins aujourd'hui être la voie la plus prometteuse ; elle est à l'étude dans plusieurs pays comme la France, les États-Unis, la Chine14, l'Inde et le Japon. À l'exception de la France, tous ces pays ont récemment décidé d'engager des efforts industriels significatifs dans cette direction. En France, des scénarios théoriques prometteurs ont été étudiés intensivement par le CNRS depuis le début des années 2000. En particulier, le Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie de Grenoble (LPSC) a développé un concept de réacteur à sels fondus « non modéré », dit MSFR (pour Molten Salt Fast Reactor, un type de réacteur à neutrons rapides), qui paraît susceptible d'offrir des caractéristiques de fonctionnement très favorables remplissant tous les critères des réacteurs de quatrième génération :

    • utilisation optimale du thorium comme matériau fertile abondant, permettant de faire de la surgénération - compte tenu des réserves connues, les ressources énergétiques disponibles seraient au moins 500 fois supérieures à celles que peuvent procurer les réacteurs actuels de deuxième génération (PWR, filière canadienne CANDU à uranium naturel, RBMK russes, …). Au rythme actuel de production d'énergie nucléaire, les réserves potentielles se chiffrent en dizaines de milliers d'années ;
    • le cycle du combustible ne crée que peu de plutonium et d'actinides mineurs et génère par conséquent des déchets radioactifs beaucoup plus faciles à gérer ; certains groupes de promotion de la technologie qualifient même cette voie « d'énergie nucléaire verte », dans la mesure où elle pourrait contribuer significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre sans présenter les inconvénients des réacteurs nucléaires actuels ;
    • une grande sûreté intrinsèque de fonctionnement, du fait de coefficients de vide et de contre-réaction thermiques très négatifs empêchant la réaction de s'emballer d'elle-même, dans la plupart des configurations possibles (en particulier la voie "rapide" non modérée) ;
    • le circuit primaire du réacteur à sels fondus opère à la pression atmosphérique ambiante et ne met en œuvre que des substances chimiquement stables ; le risque de contamination radioactive ou d'incendie en cas de fuite est donc très faible ... ;

    L’énergie nucléaire (i.e. de fission) est une énergie jeune et les centrales actuellement en fonctionnement sont d’un type relativement fruste par rapport à ce qui existe « dans les cartons ». La cohérence voudra que la surgénération soit mise en œuvre, ce qui est susceptible de diviser par au moins un facteur 50 (certains avancent un coefficient de 100) la masse de déchets actuellement produits par le seul fait que ça multiplie par autant la durée de vie du combustible. Les centrales de génération 4 optimiseront l’utilisation de la matière fissile. On utilisera ainsi la quasi-totalité de l’uranium 238 qui constitue 99,3% du minerai. Le besoin en matière première sera alors divisé par un facteur proche de 100 (les plus pessimistes –ou prudents- donnent un rapport de 50) ce qui multiplie d’autant la durée des ressources naturelles, ce qui au rythme actuel, permettrait 3000 ans au moins d’approvisionnement. Ces centrales de quatrième génération ne seront pas disponibles avant 2040, une décision électoraliste (qui n’a d’ailleurs servi à rien) démagogique et imbécile ayant fait perdre à la France son avance en matière de surgénérateur (programme Rapsodie) par la fermeture du réacteur expérimental Superphénix.

    Il faut ici préciser que le développement de la production d’électricité par des centrales nucléaires a un corollaire : celui d’une très grande sécurité d’icelles. Là il y faut des conditions politiques et économiques nationales et internationales (les nuages et courants marins atomiques ignorent les frontières) sur lesquelles il convient de réfléchir. Le problème des déchets ne se pose en réalité pas vraiment. La masse de déchets à vie longue (mais à radioactivité relativement faible) dits de niveau C produite, est relativement faible, surtout après utilisation dans des surgénérateurs (on l’estime à l’équivalent du volume de 4 piscines olympiques par siècle pour la production d’électricité de la France). Ces déchets ultimes à longue durée de vie sont actuellement sous contrôle grâce au stockage surveillé et à la vitrification. Il faut faire remarquer ici que ledit stockage permet de localiser les déchets en question, ce qui fait que lorsqu’on aura résolu le problème de leur élimination, on saura où les retrouver. Tel n’est pas le cas des molécules plus ou moins bizarres qui sont envoyées dans l’atmosphère ou dans les eaux et terre, qui s’y diluent et sont irrécupérables sans qu’on sache qu’elle est leur action à long terme. Curieusement ce problème, pas plus que l’effet sur les couches les plus hautes de l’atmosphère et sur la ceinture magnétique d’un milliard de téléphones mobiles émettant simultanément, ou encore la consommation d’oxygène, ne préoccupe les forces politiques se réclamant de l’écologie.

    Les énergies renouvelables seront sans doute exploitées au maximum des possibilités, mais aussi les énergies plus traditionnelles comme la biomasse combustible et l’hydraulique (il y a encore des possibilités de ce côté là en Afrique comme en Asie). On envisage aussi très sérieusement la production de substituts au pétrole par les bactéries, mais on revient alors au problème de l’élimination des gaz produits par la combustion.

    Il ne s’agit pas de minimiser les problèmes spécifiques et essentiels découlant de  l’utilisation de l’énergie nucléaire. Ici, il existe deux comportements possibles :

    celui qui est le plus fréquemment mis en avant, dans les milieux se voulant protecteurs de l’environnement en France, est de considérer sans autre débat que ces problèmes sont rédhibitoires, et d’exiger de "sortir du nucléaire". Cela revient à opposer ce qui serait la seule énergie par nature "sale", l’énergie nucléaire, à l’ensemble des énergies "propres", sans prendre en compte les conflits régionaux et planétaires auxquels le déficit d’approvisionnement énergétique conduirait - et conduit déjà. Plus fondamentalement, une telle position revient, qu’on le veuille ou non, à pérenniser un statut quo planétaire où seule une minorité de pays capitalistes développés gérerait la planète, en utilisant l’ensemble des moyens de domination militaires, économiques et idéologiques dont elle s’est dotée. C’est la direction dans laquelle s’engage l’impérialisme en général, les USA en particulier, les libyens ne me démentiront pas;

    l’autre comportement consiste à reconnaître que pour éviter le risque de déséquilibres planétaires globaux, on ne peut faire l’économie de l’énergie considérablement plus efficace que toute autre source énergétique. Il convient alors, non pas d’éviter, mais au contraire d’affronter avec sérieux et responsabilité les problèmes qu’elle soulève, pour en réduire la portée au maximum.

    Ces questions se répartissent en au moins quatre domaines, qui chacun justifierait un article dédié :

    sûreté des réacteurs ;

    déchets ;

    prolifération ;

    ressources.

    L’objectif est de permettre que soient développées, au sein des pays qui en ont la capacité scientifique, technique et politique, mais en coopération internationale, des filières de production encore plus sûres, sous un contrôle renforcé contre les risques de prolifération, moins consommatrice de ressources, et moins productrice de déchets à stocker.

    Sortir du nucléaire ?

     S’il est un champ d’intervention pour lequel une mobilisation est urgente et impérieuse afin de sortir du nucléaire, c’est celui du nucléaire militaire, qui se développe sans aucun contrôle populaire : la planète doit s’en débarrasser définitivement. En parallèle, il faut modifier en profondeur le rapport des citoyens au nucléaire civil : il est nécessaire que se développent rapidement les recherches scientifiques et les développements techniques permettant de fabriquer des réacteurs de type nouveau, sur des principes physiques connus, au service de l’homme et de la planète. Proposer l’arrêt de tout développement c’est faire perdre plusieurs années critiques, au terme desquelles la raison et la réalité imposeront de reprendre le travail, mais avec un retard qui pourrait s’avérer catastrophique par ses conséquences économiques et sociales.

    Maîtrise des émissions liées aux transports

    Il n’y a pas de solution miracle, il ne faut pas se leurrer, il n’y a pas de voiture propre !

    l’hydrogène n’est pas une énergie primaire, il faut le produire et le rendement énergétique laisse à désirer ;

    les biocarburants peuvent apporter une contribution limitée à condition de choisir les filières de production et d’utilisation les plus rationnelles, ce n’est pas actuellement le cas en Europe, et ça ne résout pas le problème de l’effet de serre ;

    la voiture électrique est une aberration du point de vue du rendement énergétique (rendement ≈ 4%, et il n’y a quasiment aucun espoir de multiplier ce rendement par 10) la seule justification en pouvant être l’effet de serre et la pollution à la condition qu’on élimine certains constituants des batteries (cadmium et lithium par exemple).

    En 2000, les énergies alternatives utilisées pour les transports routiers dans le monde (GPL + biocarburants) ne représentaient que 24Mtp pour 1550 Mtep de carburant conventionnel, soit 1,52% du total du carburant utilisé. Cet état des lieux montre les directions dans lesquelles doit se développer l’action :

    Poursuivre l’amélioration des rendements des moteurs thermiques en respectant les objectifs fixés par l’Union Européenne pour 2020, soit au maximum 100g/km de CO2 contre 200g/km en 2000, soit 50% en moins au kilomètre. Les solutions sont certes à chercher du côté de la technique, mais aussi et surtout dans une politique de forte incitation à la production et l’achat de véhicules plus économes en énergie. Arrêt de la production des 4x4, des 6 et 8 cylindres.

     Développer une politique audacieuse de transports en commun maillant les territoires, sans doute couplés avec un système de location de voitures.

    Repenser l’aménagement du territoire.

    Stratégies d’états

    Pour les USA

    Valorisation de leurs ressources propres, entre-autres le charbon (25% des réserves mondiales connues, voir tableau). C’est pourquoi ils poussent les recherches sur la captation du CO2 ;

    Sécurisation des sources d’approvisionnement en hydrocarbures. D’où la présence des principales compagnies pétrolières US sur les grandes zones pétrolifères de la planète, et la présence et l’activité militaire en Asie centrale, au Moyen-Orient. Les 14 plus grandes compagnies pétrolières n’ont de réserves prouvées que de 12,5 Gtep, soit seulement 9% des réserves mondiales et 12 ans de production.

    Prolongation de la durée de vie (de 40 à 60 ans) des centrales nucléaires existantes (attention aux problèmes de sécurité) ;

    Etude d’une relance d’un programme nucléaire civil.

    On remarquera dans cette déclinaison d’actions, la totale absence d’un programme d’économie d’énergie (rationalisation des transports…). Les contraintes se durcissant, les USA seront obligés d’y venir.

    Pour l’Europe

    La commission européenne adopte là une position schizophrène, prônant d’un côté la concurrence à tous crins, la loi du marché libre et sans entrave, et de l’autre côté fixant des objectifs chiffrés ne tenant aucun compte des coûts induits.

    La grande question est celle de la possibilité d’une politique en matière d’énergie lorsque les états et nations ont des intérêts divergents (y compris au sein de l’Europe). Le problème du développement des PVD ne peut pas être posé dans les mêmes termes qu’il l’a été pour les actuels pays développés.

    Faudra-t-il attendre que les contraintes deviennent beaucoup plus fortes et posent les problèmes en termes de survie pour qu’une politique cohérente se dégage à l’échelle mondiale ?

               Changer de modèle

    Pour que les pays pauvres puissent se développer, il faut (mais il ne suffit pas) que les pays riches (i.e. capitalistes) changent de modèle de développement, c'est à dire:

    soit qu'ils deviennent pauvres et cessent l'essentiel de leurs activités énergétivores;

    soit qu'ils changent radicalement de politique de développement dans le sens d'une solidarité mondiale.

    La conférence de Kyoto a montré dans quelle direction les principaux pays capitalistes entendaient s'engager. En effet, il n’y a aucune raison pour que les principaux pays impérialistes, ou les transnationales aident les pays pauvres à se développer, sauf s’il y a possibilité d’y générer des profits substantiels.



    [1] 10^24 signifie 1 suivi de 24 zéros et 10^18 1 suivi de 18 zéros

    [2] GigaTep, c’est-à-dire milliard de tonnes équivalent pétrole.

    [3] Analyse dans le pire des cas.

     

    Par Ivan, le 31 May 2012 à 14:11.

  • Une politique énergétique ne peut se fonder sur l'irrationnel

    Avec l’accident de Fukushima, quelque chose a changé dans le débat sur l’avenir énergétique et la place du nucléaire. Ce qui a changé, et qui va probablement s’amplifier, ce ne sont évidemment pas les données objectives (ressources disponibles, réserves, besoins énergétiques …) mais l’audience du discours antinucléaire dans le public d’abord, chez les décideurs, c’est-à-dire les politiques, ensuite. D’autant que le « lobbying vert » est aussi une réalité qu’il conviendrait de dénoncer un peu plus souvent, surtout si l’on considère qu’au-delà de certaines questions légitimes, il nous mène à des impasses dont les conséquences pourraient être dramatiques. Lobbying actif, en témoigne la conclusion de cette rencontre entre les présidents des communautés du Havre et de St Nazaire, rencontre visant à coordonner les efforts de mise en place d’une filière éolienne de recherche, de production, d’assemblage et d’installation sur leurs territoires respectifs et dont le rapport conclut : « Parmi les points abordés, les Présidents des deux agglomérations ont convenu de renforcer le lobbying auprès du gouvernement, pour lui présenter les potentialités industrielles et sociales que représente l’éolien offshore sur leur territoire … » (Source : CARENE, Communauté d’Agglomération de la Région Nazairienne et de l’Estuaire).

    Une première difficulté de ce débat tient donc à l’interférence d’enjeux politiques. Et la forme de cette interférence, c’est le déferlement démagogique, l’émergence de l’à-peu-près, le discours d’autorité sur fondements idéologiques. On peut noter que c’est la confiance en la science elle-même qui est menacée et cela mériterait bien des développements à caractère plus philosophique. On pourrait notamment se demander s’il s’agit-là d’une simple confusion passagère des esprits ou d’une véritable crise de civilisation. En tous cas, il est sûr que c’est là un des symptômes de la crise du capitalisme qui se révèle incapable de donner la priorité à la vérité sur des enjeux qui concernent l’avenir de l’humanité.

    Une seconde difficulté tient à une certaine discordance entre le niveau où se situent les discours, lesquels traduisent des préoccupations souvent locales, régionales, au mieux nationales, et le niveau proprement mondial où se situent les problèmes énergétiques. Une telle discordance génère des querelles de chiffres, de nombreuses incompréhensions pour, finalement, aboutir, là aussi, à une très grande confusion. Que ce soit l’homme de la rue ou le décideur politique, il est clair que chacun voit le monde de sa porte et cela a des effets incroyablement réducteurs. Il est clair qu’à ce jour l’étroitesse d’esprit, l’égoïsme national et les vues à court terme dominent la politique mondiale. On peut dire, là encore, que c’est un effet du capitalisme qui n’a d’autre préoccupation que « le froid calcul égoïste ».

    Tout cela se complique si l’on procède à un état des lieux de la situation mondiale en matière d’énergie et si l’on constate la grande diversité des situations. Apparaissent alors d’étranges correspondances et de nombreuses contradictions qui plongent encore plus l’esprit dans la confusion. On peut en citer. Le débat sur le nucléaire est particulièrement tendu en France en raison de la part considérable du nucléaire dans la production d’électricité (77 à 78 % et 58 réacteurs). Mais la question du nucléaire est tout aussi décisive en Arménie qui ne possède qu’un seul réacteur qu’elle a dû redémarrer après plusieurs années d’interruption de fonctionnement (40 % de la production électrique du pays). Les Etats-Unis sont les plus gros producteurs mondiaux de gaz à effet de serre mais … ils ne signent pas le protocole de Kyoto. Ils ont le plus important parc nucléaire au monde (103 réacteurs) mais … s’opposent au retraitement qui réduit le volume des déchets. La Chine sera vraisemblablement, et à brève échéance, le premier consommateur mondial d’énergie et exige (et obtient) l’exceptionnalité quant à l’utilisation de ses immenses réserves de charbon dont on sait l’effet désastreux sur le réchauffement climatique. La France, pays le plus nucléarisé au monde (par tête d’habitant), importe l’uranium dont elle a besoin, en utilise 1 % (U235) et … arrête SPX rendant ainsi très aléatoire l’efficacité d’une reprise éventuelle des surrégénérateurs compte-tenu de l’urgence énergétique. Là se sont les constantes de temps qui se télescopent. Quant à l’U238, il restera quasiment inutilisé, réduisant ainsi d’un facteur 100 les réserves utiles d’uranium. Les énergies renouvelables nécessiteraient des investissements publics importants, réfléchis et raisonnablement dirigés vers des domaines encore fragiles mais stratégiques pour leur avenir (recherche, stockage, transport …) … mais ce sont les mécanismes capitalistiques qui sont les premiers en place et président à leurs destinées. La filière éolienne fait la une des médias, des centaines d’articles y sont consacrés … mais une seule entreprise française (la société Vergnet) fabrique des éoliennes de moyenne puissance (1 MW) qu’elle vend quasi exclusivement à l’étranger. Et, à défaut d’une filière industrielle, la société Vergnet, pour sa part, est désormais cotée en bourse. Que le gouvernement français lance une offre de marché pour l’installation de 600 éoliennes offshore … et des entreprises se présentent qui n’ont d’autre réalisation d’éoliennes que dans le disque dur de leurs ordinateurs (Nenuphar, Nass&Wind …). Alléchées par ce marché juteux, les grosses pointures se jettent à l’eau, si on peut dire. Areva et GDF-Suez s’associent, négocient avec Vinci et le danois DONG Energy, De leur côté, Alstom, EDF et l’allemand WPD créent pour la circonstance un consortium. On voit même DCNS et STX France s’associer et signer un protocole d’accord pour coopérer dans les énergies marines renouvelables. DCNS et STX sont des entreprises de chantiers navals, français et coréens ! Bref, les côtes françaises se transforment en marigot pour financiers assoiffés de profits. Il faut dire que le marché est juteux ! Un tel projet (600 éoliennes), prévu d’être renouvelé par un second projet équivalent, est prétendu illustrer l’effort français orienté dorénavant vers le renouvelable. Il coûtera 10 milliards d’euros pour une puissance totale installée de 3000 MW. Soit, avec un facteur de charge « optimiste » de 30 %, une production annuelle d’au mieux 8 TWh (à comparer avec la consommation française annuelle qui est de 488 TWh en 2010). Sans compter les problèmes de transport que cela impliquera pour RTE puisqu’il s’agira d’éolien offshore. Je passe sur les problèmes de navigabilité, perturbation des pêches … Complexité donc de la question énergétique et nécessité de sérier les questions pour que le débat soit productif. S’il est un domaine qui doit échapper aux jugements à l’emporte-pièce sous le coup du ressentiment, de l’émotion ou d’à-priori idéologiques, c’est bien celui de l’énergie.

    Une des toutes premières clarifications à apporter concerne probablement le discours écologique (ou écologiste, devrait-on dire). Car, là aussi, cela part dans tous les sens et il est difficile de s’y retrouver. De certains antinucléaires dont la violence physique tient lieu d’argument aux promoteurs de la culture du chanvre comme solution aux problèmes énergétiques, il y a une infinité de nuances. S’expriment des idéologues qui n’ont d’autre existence que médiatique, des expérimentateurs et aventuriers de toutes sortes, des scientifiques, des vrais et des faux, des politiques qui font de l’écologie leur bréviaire et d’autres qui ne cèdent qu’à l’opportunisme et à des préoccupations électoralistes. Bref, tout le monde parle écologie, énergies alternatives, transition énergétique, mutation énergétique, etc … Il n’est évidemment pas possible de reprendre tous les arguments un à un en caractérisant de surcroît le lieu toujours très particulier d’où ils s’énoncent. On ne discute pas de la même manière avec un ingénieur de la CRIIRAD et avec un paysan qui prône les vertus des biocarburants. On ne discute pas de la même manière des nuisances et dangers du nucléaire avec Cécile Duflot et avec un pêcheur nigérian englué dans les déchets pétroliers toxiques de la British Petroleum.

    Je vais donc essayer, rapidement, de mettre une peu d’ordre dans tout cela en m’appuyant sur ce qui se fait de plus construit et cohérent dans le discours alternatif, à savoir le scénario développé par l’association Negawatt.

    Ma première observation est que, pour ma part, je pourrais reprendre à mon compte le premier constat de Negawatt concernant l’état présent du « système énergétique ». Je cite : « La manière dont une société produit et consomme l’énergie dont elle a – ou croit avoir – besoin à un moment donné est toujours le fruit d’un passé complexe où s’entremêlent géographie et géopolitique, histoire des peuples et des sciences, économie et sociologie ». Avec cette généralité qui ne dit rien, je suis d’accord. Je continue : « Or le modèle énergétique dominant est fondé sur un dogme déjà ancien et pourtant réputé intangible : les besoins augmenteront toujours, il faut donc produire toujours plus pour consommer toujours plus. La notion même de limite physique est jugée incongrue dans un monde où l’horizon de temps est au mieux de quelques années dans la sphère politique, voire de quelques semaines dans la sphère financière ». Cette phrase est effectivement séduisante. Elle rejoint ce lieu commun largement partagé que nous sommes dans une société d’abondance et que cela ne durera qu’un temps. Elle exprime cet aspect des idéologies post-modernes que j’appelle l’anti-productivisme, idéologie qui succède à la dénonciation du consumérisme, héritage de Mai 68. Je répète cette phrase lourde de sens qui donne le LA au discours Negawatt : « Le modèle énergétique dominant est fondé sur un dogme déjà ancien et pourtant réputé intangible : les besoins augmenteront toujours, il faut donc produire toujours plus pour consommer toujours plus ». Or, on est en droit de se demander si l’augmentation des besoins est fondée sur un tel dogme ou si, inversement, ce n’est pas la formulation de ce dogme qui est fondée sur le constat « historique » que les besoins, effectivement, augmentent toujours sans être pour autant et nécessairement satisfaits. La question est d’importance car elle détermine la posture que l’on adoptera par rapport à l’avenir d’une part et par rapport aux inégalités de développement d’autre part. Reste un constat sur lequel nous pouvons rejoindre Negawatt, nous sommes probablement devant une crise énergétique majeure qui s’appelle épuisement des ressources fossiles, réchauffement climatique, risques environnementaux et industriels (qui ne sont pas un domaine réservé du nucléaire), creusement des inégalités entre riches et pauvres. Face à de tels défis, quelle est la démarche de Negawatt ?

    Elle repose sur trois principes présumés donner cohérence à l’ensemble de la démarche.

     

    a- Sobriété énergétique consistant à supprimer les gaspillages à tous les niveaux de l’organisation sociale et dans nos comportements individuels. Intention louable pour autant qu’on prenne en compte l’inertie du corps social particulièrement prégnante en ce domaine.

    b- Efficacité énergétique consistant le plus possible à diminuer les pertes par rapport à la ressource utilisée (bâtiment, transport, appareils domestiques …). Notons qu’en ce domaine de très grands progrès ont été faits ces dernières années, notamment dans le domaine industriel. D’importants progrès sont encore réalisables notamment dans le tertiaire-résidentiel (dont la part dans la consommation énergétique a fortement augmenté) mais, là encore, inertie du corps social compliquée par la nécessité de progrès technologiques à constante de temps peu compatible avec l’urgence énergétique.

    c- Sobriété et efficacité réduisant les besoins d’énergie à la source (ce qui est vrai si la population est constante et les pauvres restent pauvres !), le solde sera fourni par les énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolien, biomasse).

     

    Illustrons ce schéma par l’exemple de l’électricité. Objectif de consommation Negawatt pour la France à l’horizon 2050 : 416 TWh (consommation réelle en 2010 : 488 TWh). Ce n’est pas vraiment un retour à la bougie … sauf peut-être pour certains. Car les différents scénarios d’évolution de la consommation pour 2050 situent celle-ci au-delà de 700 TWh !

    • « La sobriété doit entraîner une réduction de la demande d’électricité par différentes actions de sobriété et de réduction de gaspillages telles que la multiplication d’actions incitatives de conseils et de proximité ou des mesures réglementaires ». Cette phrase alambiquée désigne probablement des mesures telles que l’utilisation de lampes basse consommation et l’incitation à ne pas utiliser les fonctions de « veille » pour les appareils domestiques. Réduction possible de 22 TWh en 2010 (le scénario Negawatt date de 2006) et 86 TWh en 2030. En réalité, et malgré un ralentissement réel de l’accroissement de consommation, on est passé, entre 2000 et 2010, d’une consommation globale de 472 à 488 TWh. Soit une augmentation de 16 TWh. Les 22 TWh de réduction de consommation liés à la mise en oeuvre de ce premier principe de Negawatt sont donc, d’ores et déjà, à mettre au compte des pertes et profits.

    • Amélioration de l’efficacité énergétique. Là c’est le grand flou. Et on le comprend car la question est complexe. Elle a une dimension sociale et technologique. Car si l’on sait bien mesurer l’énergie finale (celle qui est « déposée » à la porte du consommateur), il est beaucoup plus difficile (sinon impossible) de mesurer l’énergie utile (l’utilisation qu’en fait le consommateur) alors même que c’est à ce niveau que se situent, pour une part essentiel, les gains possibles en matière d’efficacité. Une chose est sûre, on ne réduira certainement pas l’intensité énergétique si on alimente Besançon avec de l’électricité éolienne produite au large de St Nazaire. Negawatt se réfugie dans des approximations fumeuses, générales et peu convaincantes telles que « remise à niveau des équipements les plus énergivores ». Lesquels et comment ? On n’en sait rien. Le scénario évalue également « les gains potentiels sur le parc complémentaire futur (conséquence du taux de pénétration de certains équipements) par des actions de renforcement de l’efficacité énergétique par rapport au tendanciel de référence. Enfin, le chauffage électrique des locaux (par effet Joule) et de l’eau chaude sanitaire est progressivement remplacé par d’autres sources de chaleur » (sic !). Une fois décrypté, ce charabia signifie simplement qu’il faut passer au chapitre suivant. De plus, la question étant complexe, aucun chiffre de gains de TWh n’est donné. Ce qui, tout compte fait, est mieux que de dire n’importe quoi.

    • Enfin la part des énergies renouvelables supposées fournir le solde nécessaire pour la satisfaction des besoins drastiquement (ça, c’est moi qui le dit) diminués. De fait, Negawatt reconnaît qu’il faut là une politique très volontariste. Le mot est faible. Car :

     

    - Hydraulique : maintien à son niveau actuel (65 TWh) sans construction de nouveaux barrages (où pourrait-on les mettre ?). Croissance modérée de la micro-hydraulique (plus 1.5 TWh en 2020, plus 4.5 TWh en 2030 pour arriver à un doublement de la situation actuelle en 2050). Evidemment, pas d’observation particulière quant à l’impact sur l’hydromorphologie des rivières. Mais qu’importe. Au regard des besoins, on peut se passer aussi bien de la micro-hydraulique que des observations à son égard.

    - Eolien : estimation du potentiel par Negawatt, 7 GW d’éolien terrestre et 1 GW d’éolien offshore en 2010 avec pour objectif 20 Gw de terrestre et 30 GW d’offshore en 2050, soit au total 50 GW. Une observation, 30 GW d’offshore représente l’installation de 6000 éoliennes au large de nos côtes (pas trop loin quand même car il faut bien transporter l’électricité, avec des pertes, ce qui va à l’encontre du second principe negawattien, l’efficacité) pour un coût de 100 milliards d’euros (coût actuel qui sera éventuellement diminué avec l’effet de série) et une production estimée par Negawatt de 75 TWh par an.

    - Solaire photovoltaïque : envol du photovoltaïque essentiellement par couplage au secteur du bâtiment selon une estimation faite à partir d’une étude réalisée par … Greenpeace. Comme le précise Negawatt, il s’agit d’une analyse des surfaces potentiellement disponibles tant en toiture qu’en façades. Résultat de l’étude : 63 TWh de solaire photovoltaïque en 2050.

    - Biomasse : là, pas d’arguments développés. Le simple constat que le potentiel productif est très important. Objectif 2050 : centrales électriques, 6.1 TWh, électricité cogénérée, 43 TWh.

    - Energies de la mer : 10 TWh en 2050

    - Géothermie et roches profondes : potentiel estimé par l’ADEME, 100 TWh par an. Objectif Negawatt : 8 TWh en 2010, 25 TWh par an en 2050.

     

    Evidemment, le compte n’y est pas. Il faut donc examiner les énergies non-renouvelables :

    - Nucléaire : fermeture progressive des centrales nucléaires actuelles sans remplacement par de nouvelles générations. La production ralentit ainsi jusqu’en 2030. Là, une petite observation personnelle. Je pense que, conformément à ce scénario, on va affronter une campagne très intense avec deux objectifs prioritaires ayant valeur de symbole, arrêt de Fessenheim et arrêt de la construction de l’EPR de Flamanville. Je n’ose même pas évoquer le projet de Penly.

    - Charbon et fioul : fermeture rapide des centrales actuelles thermiques fioul et charbon. Je précise là qu’avec l’abandon du nucléaire on supprime ce qu’on appelle la production de base, puissante mais manquant de souplesse, et, avec l’arrêt des centrales fioul et charbon, on supprime la ressource susceptible de s’adapter aux phénomènes de pointe de consommation. Et cela sans dire comment on va assurer la stabilité du réseau de distribution.

    - Gaz naturel : fermeture après 2010 des centrales thermiques classiques au gaz naturel et remplacement par des centrales à cycle combiné et à cogénération. Ces centrales permettront en 2030 une production de 240 TWh puis seront progressivement remplacées, dans les années 2030-2050, par la croissance de production d’électricité d’origine renouvelable. Là, je ferai une observation. Il est exact que les centrales gaz à cycle combiné et les procédés de cogénération ont permis une très nette amélioration du rendement des centrales gaz naturel, au point que le prix du kWh gaz pourrait concurrencer celui du nucléaire. Mais 240 TWh en 2030 ! Je précise qu’en 2010, la France a produit 60 TWh par le thermique à flamme. Il faudrait donc multiplier par 4 la production actuelle, sachant que les réserves mondiales seront épuisées à l’horizon 2050 au rythme actuel de consommation. Une telle orientation est clairement irresponsable. Et je n’évoque pas le problème du CO2.

     

    Pour conclure :

    Le scénario Negawatt est construit autour de deux idées principales :

    Forte réduction de la demande d’électricité avec pour objectif une consommation de 416 TWh en 2050 soit le niveau de consommation de 1994.

    Recours très important aux énergies renouvelables : 342 TWh comme objectif en 2050 soit 4 fois plus qu’aujourd’hui (83 TWh) … avec cette précision dissimulée par Negawatt, les 83 TWh de production actuelle d’origine renouvelable se décomposent en 68 TWh pour l’hydraulique (dont Negawatt prévoit qu’il ne bougera pas) et 15 TWh pour le reste. Autrement dit, ce n’est plus 4 fois mais 23 fois la production actuelle qu’il faudra assurer pour atteindre les objectifs. J’ajoute enfin que la population mondiale devrait atteindre 8 à 10 milliards d’individus en 2050 selon les prévisions les plus optimistes. Ceci pour souligner que le scénario Negawatt est un scénario exclusivement franco-français et, qu’à ce titre, il n’apporte aucun éclairage à la question énergétique qui est essentiellement de dimension mondiale.

    Au bout du compte, ce qui saute aux yeux, c’est qu’aucun des problèmes qui constituent réellement la question énergétique n’entre dans la problématique de Negawatt. La question des ressources, celle de l’évolution réelle et non fantasmée des besoins, celle du réchauffement climatique dont l’origine anthropique est probable sinon certaine, celle de l’inégalité de développement. Sorte de jeu intellectuel visant à échafauder un scénario sur des hypothèses sans ancrage avec la réalité, on peut dire, sans risque de se tromper, que tout cela manque du sérieux que réclame l’élaboration d’une politique énergétique. Deux points sensibles, en particulier, permettent de porter ce jugement. A savoir l’hypothèse invraisemblable d’une réduction globale de la consommation énergétique et, d’autre part, la volonté délibérée d’arrêter le nucléaire. Si la bataille n’est pas menée sur ces deux questions, sortir de l’irrationnel en rétablissant la vérité d’une part, affirmer d’autre part le caractère incontournable du nucléaire comme composante essentielle de l’avenir énergétique, à fortiori si nous perdons ces batailles … alors nous filons droit dans le mur.

    Par LAUVERGEON Jean-Paul, le 29 May 2012 à 13:24.

  • non

    moi aussi je pense qu'il est temps de se tourner vers d'autres énergies qui ont de l'avenir le vent , le soleil , la mer , les excréments  et j'en passe . Il suffit de volontés . Le risque est trop grand pour prendre position envers la poursuite du nucléaire

    Par vercin7, le 13 May 2012 à 00:02.

  • non

    moi aussi je pense qu'il est temps de se tourner vers d'autres énergies qui ont de l'avenir le vent , le soleil , la mer , les excréments  et j'en passe . Il suffit de volontés . Le risque est trop grand pour prendre position envers la poursuite du nucléaire

    Par vercin7, le 13 May 2012 à 00:01.

 

Déclaration du PCF sur les couts de la filière nucléaire

le 01 February 2012

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