Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, ÉNERGIES, TRANSPORT ET HABITAT

 
 

le 4ème rapport du GIEC confirme le échauffement climatique et la responsabilité des activités humaines

COMMUNISME ET ECOLOGIE - Page 5 - Actualités

La première partie du 4ème rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a été rendu public fin janvier après son adoption par le groupe de travail N°1 (Groupe qui concerne les aspects les plus scientifiques) qui s'est réuni à Paris du 29 janvier au 1er février2007. Il en ressort une confirmation du réchauffement climatique dû aux activités humaines, dans le siècle en cours, surtout dans les régions les plus septentrionales du globe (vers le Pole Nord), et une montée du niveau de la mer.

Pour la France
- côté précipitations : plus d'extrêmes avec plus de fortes précipitations et plus de longues périodes sèches enmême temps ; davantage de pluies l'hiver (Nord et Sud) avec inondations, et moins de pluie l'été (Nord et surtout Sud) avec feux de forêt plus probables (d'autant que les températures montent) : moins de neige en moyenne montagne (pluie à la place en hiver) mais plus de neige en haute montagne l'hiver ;
- côté températures : forte augmentation des maximums (par exemple à Paris, les températures maximum les plus élevées en été dépassent 27°C actuellement ; elles dépasseraient avec la même fréquence 33°C à la fin du siècle) ; l'augmentation des minimums serait encore plus forte (nette régression du nombre de jours de gel) ; Il faut agir dès maintenant pour s'adapter au réchauffement et aux rythmes différents des précipitations qui ont déjà lieu, même de manière encore limitée, et qui vont se poursuivre sur quelques décennies : il y a des enjeux en matière d'urbanisme, de gestion de la forêt, d'évolution de l'agriculture, de la viticulture… Mais pour les générations futures, il faut agir sans attendre ; la réduction drastique des émissions de CO2 est nécessaire pour réduire les concentrations de CO2 : cela suppose des changements profonds dans la manière de produire, la politique des transports, l'urbanisme, la politique énergétique, etc.

 

Agir vite et avec détermination

La division par 4 des émissions des gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050 pour les grands pays industrialisés pour éviter à la fin du siècle une hausse moyenne de plus de 2°C par rapport à la période pré industrielle implique une action immédiate. Comme le proclamait un appel de députés de tout bord début juillet : effet de serre, dans vingt ans il sera trop tard. “L'effet de serre inaugure une période nouvelle sur toute la surface de la terre et pour tous les peuples. L'immobilisme est désormais interdit. Il serait suicidaire. Nous voici donc face à l'enjeu écologique majeur, et il est déjà trop tard pour l'éluder”. Le protocole de Kyoto est une première étape pour réduire les émissions de CO2. Notre pays doit d'une part respecter ses engagements (mais la progression des émissions de CO2 provenant des transports inquiète), et intervenir pour une nouvelle étape engageant tous les pays de la planète. Il ne suffit plus d'avoir des paroles fortes en la matière mais d'agir en conséquence. Les politiques libérales financiarisées et productivistes constituent un obstacle à la défense de l'environnement. C'est la redéfinition du type de croissance, de production et de consommation qu'il faut entreprendre de toute urgence. L'énergie est au coeur de cette nouvelle problématique.

Les énergies fossiles sont à l'origine de 80 % des émissions de GES. Il faut donc une nouvelle politique énergétique ayant pour objectif de réduire les émissions de GES :
- économies d'énergies (transport, habitat, aménagement du territoire)
- efficacité énergétique (par exemple moteur hybride pour les voitures) ; poursuivre les recherches et l'expérimentation sur le moteur à hydrogène
- développement des énergies renouvelables (géothermie, solaire, éolien…) avec l'objectif d'atteindre 25 % de la production énergétique en 2020
- recherches pour un nucléaire sécurisé et propre : EPR et réacteur de 4ème génération pour la fission, ITER pour la fusion. Cette nouvelle politique énergétique et le nucléaire devra être soumis, après un large débat citoyen, à referendum.

En ce qui concerne les transports

Les transports routiers sont à l'origine de plus de 50 % des émissions de CO2 en France (émissions des véhicules, construction et entretien des routes, etc.). Il faut mettre un terme au tout automobile :
- priorité au développement des transports publics collectifs en ville, du transport par rail et du ferroutage, des transports par voie d'eau
- moratoire sur la construction de nouvelles autoroutes.
- pour le transport aérien, taxation du kérosène.

En ce qui concerne l'habitat

L'habitat est à l'origine de près de 25 % des rejets de CO2 (chauffage en particulier). On peut réduire la facture énergétique de manière conséquente par un programme pluriannuel :
- financement public et crédits à taux réduit pour la rénovation thermique de 1 000 000 de logements anciens par an
- améliorer et rendre obligatoire pour toutes les constructions nouvelles (habitat et bâtiments à usage professionnel) des normes HQE (haute qualité environnementale)
- financement d'équipement comme le solaire, le développement de la filière bois.

Patrice Busque

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