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Décréter l'Etat d'urgence

Les choix faits depuis mai 2010 et, encore plus, lors du sommet de l'euro-groupe de juillet dernier, conjuguent surenchères dans les politiques d'austérité, graves reculs de la démocratie et de la souveraineté populaire.

C’est un véritable une fuite en avant au service de la domination des marchés financiers.

Ces choix débouchent sur un énorme fiasco du point de vue même de l’objectif qu'ils prétendent viser: le recul de l'endettement public. La fragilisation de l'Europe qu'engendre l'aveuglement des dirigeants de la zone euro et dont se réjouissent les fonds spéculatifs, anglo-américains notamment, va conduire au désastre : freinage de la croissance, augmentation du chômage, rationnement des services publics et étouffement des revenus salariaux.

Il faut rompre avec cette logique folle qui assassine les Grecs, et qui prépare l'éclatement de la zone euro au risque d'une confrontation fratricide entre Européens à coup de dévaluations compétitives.

La gauche, en France, a une responsabilité immense. Il ne suffit pas de se proclamer pour une opposition à la « règle d'or » en évoquant le caractère spécieux de l'initiative de Sarkozy. Il faut appeler les salariés, les chômeurs, les retraités, les jeunes à une grande mobilisation exigeant un changement de logique avec une autre utilisation de l'euro et de la création monétaire de la la BCE :

 -        Une grande expansion concertée des services publics, rompant avec les orientations des pactes de stabilité et de l'euro plus, et posant la nécessité de  choix budgétaires de relance sociale pour 2010;

-         Une maitrise populaire du crédit et des banques pour sécuriser l'emploi, la formation, les revenus salariaux, de conserve avec une répression systématique de la spéculation.

 Rejetons toute tentation d'union sacrée derrière les marchés financiers. Cessons de diaboliser, comme la droite et l'extrême droite, les déficits et les dettes publiques. Décrétons l'état d'urgence pour imposer une réorientation des pratiques des banques et des grands groupes en exigeant des droits et pouvoirs d'intervention des salariés, des citoyens et des élus sur l'utilisation de l'argent des profits, des fonds publics et du crédit.

Les institutions bancaires et de crédits doivent redevenir du domaine public et fonctionner selon une logique anti-spéculative et de soutien à la relance sociale et économique, aux salaires, emplois, aux investissements socialement utiles et générateurs de croissance.

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