Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Secteur automobile : Recul des ventes et pressions sur l'emploi

le 04 janvier 2007

La situation du marché automobile en France est difficile. La cascade de plans sociaux chez les équipementiers ces derniers mois l'illustre. La crise vient d'être confirmée par le comité des constructeurs français (CCFA). Les chiffres de vente des voitures neuves en 2006 font état d'un recul de 3,3% par rapport à 2005. Les ventes sont au niveau de 2003, bien en deçà des années fastes 1999/2002.

Les derniers mois de l'année ont été particulièrement noirs : -12% des ventes en décembre. Les marques françaises sont en moyenne plus touchées que les marques étrangères avec un recul de 6% sur l'année : -3% pour PSA Peugeot Citroën (30% des ventes), - 8% pour Renault (24% des ventes).

Ces chiffres peuvent être relativisés si l'on considère l'ensemble du marché des véhicules légers puisque 2006 a été une année de record historique pour la catégorie des véhicules utilitaires légers (+5%). Au total, le recul serait plutôt de 2% en 2006.

Pour éponger ce recul et pour continuer d'enregistrer des gains de productivité, les constructeurs et leurs sous-traitants vont en appeler aux sacrifices salariaux et continuer à supprimer des emplois. En novembre, la CGT estimait que 20 000 emplois étaient menacés à terme dans la filière automobile en france qui emploie 315 000 salariés. Le chantage est permanent pour faire accepter la perte de postes, les fermetures de sites, de lignes de production ou de centres de recherche, le gel ou la diminution des salaires, l'augmentation du temps de travail et l'aggravation de son intensité. Les salariés tentent d'infléchir ces décisions mais ils se heurtent au refus des patrons de partager les informations, à l'obsession de rentabilité des banques, au refus des pouvoirs publics de suspendre les restructurations.

En réalité, derrière le chantage à l'emploi, on retrouve la question de l'utilisation de l'argent des profits, du crédit et des fonds publics par les entreprises surtout pour payer des dividendes aux actionnaires, des intérêts aux banques et faire des placements financiers. Il y a l'utilisation qu'ils font des nouvelles technologies contre l'emploi, la formation, les salaires, la production réelle, la cohésion des territoires afin d'accroître la rentabilité financière.

Le PCF entend aider les luttes et le débat pour une contre-offensive sur l'emploi avec des propositions et des initiatives politiques rassembleuses. Répondre à la crise par des suppressions d'emploi et la baisse des coûts salariaux ne fait qu'accroître les difficultés. En effet plus on baisse les coûts salariaux et plus on accroît l'insuffisance de la demande et des qualifications. Plus donc on s'affaiblit dans les industries de hautes technologies face à la domination américaine. En même temps la pression sur les coûts salariaux dans les productions à moindre valeur ajoutée ne nous amènera jamais au niveau des salaires chinois, turcs et même bulgares.

Il faut au contraire sécuriser et promouvoir les emplois avec une formation tout au long de la vie de chacun-e, les salaires, la croissance de la valeur ajoutée produite en développant la recherche, les investissements matériels associés ; donner aux travailleurs de nouveaux pouvoirs dans l'entreprise ; favoriser la création d'emploi par une politique industrielle et de service dynamique, l'investissement massif dans la recherche ; reprendre une politique de réduction du temps de travail, vraiment créatrice d'emploi, avec l'abrogation des lois Fillon et l'amélioration des lois Aubry.