Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Une société pour tous les âges

" Le but de la société est le bonheur commun » Art. 1er de la constitution du 24 juin 1793.
 
Si les sociétés occidentales ont bien pris conscience du vieillissement de la population et du souhait grandissant de la population de vivre heureux à tous les âges de la vie, il reste encore bien du chemin à parcourir pour que ce souhait se traduise en réalité palpable.
 
A Vienne, en 1982 s’est tenue la première assemblée mondiale sur le vieillissement. Le plan approuvé par les 124 pays participants a défini 3 orientations prioritaires :
 
1. La durabilité du développement dans un monde en vieillissement.
 
2. La promotion de la santé et du bien être jusque dans le troisième âge.
 
3. La création d’environnements  porteurs et favorables pour tous les groupes d’âges.
 
En 1995, l’ONU choisit comme thème pour l’année 1999, année internationale des personnes âgées :
« Vers une société pour tous les âges ».
 

Encore bien du chemin à faire

 
De nombreux sommets, colloques, plans d’actions de l’ONU ont suivi pour « La promotion et la protection
des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris du droit au développement qui
sont essentielles à la création d’une société pour tous les âges à laquelle les personnes âgées participent
pleinement sans discrimination et sur un pied d’égalité. »
 
Considérant « Qu’il s’agit moins d’un problème social, que d’un problème de développement socio-
économique au sens le plus large qui pose aussi la question des droits humains, de la participation
des personnes âgées à la vie communautaire et de la reconnaissance de leur rôle essentiel dans la société
». Mais l’ONU fait le constat que « Dans la plupart des pays, les personnes âgées n’ont pas un accès
suffisant aux services de santé. » Un niveau significatif d’abus et de négligences des personnes âgées a
été rapporté, touchant toutes les strates économiques et sociales de la population des personnes âgées.
 

En France

 
Comme les gouvernements Chirac, Sarkozy, Hollande, celui d’E. Macron ne considère les retraités et personnes âgées que comme des contraintes financières, des coûts à réduire, voire des profits à réaliser via la « Sylver économie » ou les assurances privées. L’augmentation de l’espérance de vie, progrès considérable grâce à la science, à la retraite à 60 ans, à l’amélioration des conditions de travail, deviendrait une menace pour les jeunes qui paieraient pour les vieux. Pierre Bourdieu indiquait : « L’âge est une donnée biologique manipulée et manipulable.»
 
Ainsi, qui souhaite convaincre qu’il faut repousser l’âge de départ en retraite, oublie les métiers pénibles et explique qu’on est « encore jeune » à cet âge. Lorsque l’on souhaite exclure de certains dispositifs d’aide les personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie, celles-ci deviennent des personnes âgées.
 
Le discours sur les « retraités aisés » s’attache à réduire les divisions sociales comme un simple conflit de génération entre les vieux « riches » et les jeunes « pauvres », escamotant alors l’aggravation des inégalités au sein de chaque génération. La réforme systémique que veut imposer Macron sur les retraites est un hold up sur les meilleures années à la retraite. Elle poursuit une attaque frontale contre notre système de protection sociale,la Sécurité sociale, comme le nouveau dispositif d’assurance chômage en apporte une preuve supplémentaire.
 

Pour une société pour tous les âges

L’espérance de vie continue de progresser à 85,3 ans pour les femmes et 79,5 ans pour les hommes. Même si elle se ralentit cette révolution de la longévité ouvre l’espoir de vivre plus de 25 ans après le départ en retraite.
Les retraités ont envie de réiventer la vieillesse en partant suffisamment tôt à la retraite pour mener réellement une vie hors travail. Les retraités veulent avoir les moyens de vivre, de se projeter dans l’avenir, pouvoir participer à la vie sociale. De bonnes retraites, à taux plein à 60 ans, appuyées sur un service public spécifique à ces âges, peuvent favoriser, amplifier ces activités, contribuer à construire une autre société. Il est possible de gagner en qualité de vie pour tous les âges. Les moyens techniques, scientifiques et économiques du xxie siècle le permettent. C’est un choix de société majeur qui nécessite d’être pleinement intégré dans les politiques publiques mises en oeuvre pour aller vers une société pour tous les âges.

 

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