Economie et Politique - Revue marxiste d'économie

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Syndicaliste et communiste

En 22 ans d’expérience militante, dans des structures associatives, le syndicalisme étudiant ou salarié, la JC, dans une cellule ou un collectif du PCF, j’ai toujours constaté qu’une volonté ferme pouvait changer la situation même la plus difficile. Et si plusieurs volontés fermes s’associent, elles sont capables de progrès rapides et importants.

Aujourd’hui, le fatalisme triomphe partout, même parmi les salariés. Les luttes sont insuffisantes, ne convergent pas et peinent à être victorieuses. Le mécontentement est généralisé mais les capitalistes sont parvenus à si bien diviser, isoler, et déprimer les citoyens, que ces derniers abandonnent même les espaces d’expression dont ils disposent encore. L’abstention progresse, l’engagement recule, et la frustration liée à cette situation conduit aux populismes.

Comment ne pas faire le parallèle avec le fait que le Parti Communiste a baissé les bras ?

Partout il conserve des forces importantes et des militants de valeur, les communistes conservent de l’influence ou de la sympathie dans les milieux populaires.

Pourtant le Parti communiste ne cesse de s’affaiblir et chacun de ses choix semble démontrer qu’il n’a plus confiance en lui-même, qu’il ne sait plus quel sens donner à son existence. La faiblesse nourrit l’inaction, qui nourrit à son tour la faiblesse.

Il faut sortir de ce cercle vicieux.

Nous avons besoin d’un Parti communiste fort. Pas par sentimentalisme, pas par reconnaissance historique, ou par nostalgie. Mais pour le rôle que ce parti doit jouer, quil doit à nouveau assumer.

Les communistes, grâce à la science des idées, donnent à voir et à comprendre l’injustice du système capitaliste et les alternatives possibles. Grâce à la science de l’organisation, ils permettent l’action collective pour peser sur la réalité.

Le Parti communiste est l’outil qui fait reculer le fatalisme de ceux qui sont exploités et privés de pouvoir. Il est l’outil qui aide à forger les volontés fermes.

Aujourd’hui il est donc, plus que par le passé, le remède dont la société a besoin.

Mais encore faut-il qu’il décide de l’assumer à nouveau.

Récemment, le mouvement des cheminots a souvent été cité en exemple. Il n’est pas venu par hasard. Il est le résultat d’efforts militants amplifiés par une structuration efficace, d’une bataille idéologique intense sur la réforme ferroviaire et les autres choix possibles, d’une stratégie pensée à partir du fatalisme ambiant pour le dépasser.

Je suis communiste et c’est mon rôle de pousser dans ce sens.

Je suis syndicaliste et j’aimerais que mon parti m’aide à réfléchir à ces arguments, ces stratégies, ces tactiques, ces modes d’organisation qui permettent de mieux lutter. S’il le faisait, cela contribuerait à ce que les luttes soient plus fortes et plus nombreuses.

« Marcher sur ses deux jambes » nest pas quune affaire de cartes.

La « convergence » ne se décrète pas, elle se construit. Le Parti communiste soutient les luttes. C’est bien mais pas suffisant. En se cantonnant à cela, il se comporte en « syndicat bis ». Son rôle c’est de donner à voir ce qui fait système dans tous les sujets qu’affrontent les salariés. Nous sommes rivés à la lutte contre une réforme, un plan social, ou nos revendications salariales, chacun dans son entreprise, Or ces réformes, ces plans sociaux, la pression contre le « coût du travail », tout est imbriqué. Quand le gouvernement propose que les lycéens construisent leur savoir selon des « blocs de compétences » et non plus des savoirs généraux, et que dans le même temps le patronat ne veut plus reconnaître les métiers dans les conventions collectives mais plutôt des « blocs de tâches », il y a là une convergence qui vise au final à faire baisser le salaire. Le rôle du Parti est de montrer ces liens, de construire des campagnes qui fassent progresser cette conscience et qui permettent d’aller au-delà de l’action syndicale.

J’ai choisi comme base commune « un Manifeste du Parti communiste du 21e siècle » parce qu’il répond mieux à mes interrogations et à mes attentes.

La démarche de construction du texte est elle-même porteuse d’espoirs : des communistes qui n’ont pas exactement les mêmes points de vue sur tout ont dépassés leurs divergences pour faire à nouveau parti, tenter de se doter d’orientations communes. Il est donc possible de ressouder notre organisation et d’en refaire une force qui compte. 

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